Jeux

Skyrim : The Elder Scrolls V

RPG | Edité par Bethesda Softworks | Développé par Bethesda Softworks

10/10
360 : 10 novembre 2011
30.11.2011 à 00h11 par - Rédacteur

Test : Skyrim : The Elder Scrolls V sur Xbox 360

Peu de licences peuvent se vanter d’avoir marqué à ce point les joueurs. De créer une telle attente entre la sortie de chaque nouvel épisode. The Elder Scrolls est de ceux-là. Alors que les RPG occidentaux n’ont jamais été aussi à la mode que sur cette génération de console, Bethesda revient sur le devant de la scène. Cinq ans après Oblivion, le développeur est fermement décidé à montrer qui est le roi du genre. Et devant le roi, on met genoux à terre.

Ce cinquième volet de la saga Elder Scrolls prend place deux siècles après son prédécesseur, Oblivion. La guerre civile fait rage dans la contrée de Skyrim (nommée Bordeciel dans la version française) entre l’Empire et les nordiques. C’est dans ce contexte de crise que les puissants et nobles dragons, pourtant anéantis par les hommes, choisissent pour revenir à la vie. Le retour du plus puissant d’entre eux, Alduin le dévoreur de mondes, est également synonyme de fin de toutes vies. Une fois n’est pas coutume, il incombera à un sombre inconnu – qui se révèlera très vite être « Dovahkiin, le fils des dragons », le seul en mesure de les combattre à armes égales – de mettre un terme à cette menace et de sauver le continent de Tamriel.

L’histoire de ce nouveau chapitre d’Elder Scrolls est plus que jamais passionnante à suivre. Très rapidement, nous sommes captivé par ce récit dont nous sommes le héros. Combats épique sur le toit du monde contre les dragons aux côtés de dieux et héros nordiques, complots politiques, guerre civile. Rien ne vous sera épargné. Déjà intéressant à la base, Bethesda renforce son récit à l’aide d’une narration et d’une mise en scène cinématographique. La quête principale est ainsi bien plus dirigiste. Dès le départ, vous n’êtes plus lâché seul dans le vaste monde de Tamriel. Ce n’est rien de moins qu’une attaque de dragon qui vous accueillera. Il est évident que le développeur cherche par ce moyen à s’allier les faveurs d’un public jusque là réfractaire à l’austérité de la licence. Si cela contentera les novices du genre, les habitués de la série ne pourront que se réjouir de cette initiative puisque, comme dit ci-dessus, cela ne rend l’aventure que plus passionnante. En revanche, cette quête d’un nouveau public se fera au dépend de l’aspect RPG du titre.

The Elder Scrolls : Skyrim opère quelques changements drastiques au niveau du gameplay. Oubliez les classes de personnages (mages, voleur, etc…), celles-ci ont purement et simplement disparu. Rassurez-vous, vous pourrez toujours créer le personnage qui vous ressemble puisque aucun changement n’a été fait aux différentes races du jeu. Plus de classes de personnages donc, ni de compétences associées. A vous de forger en cours de route le personnage que vous désirez. Un guerrier aussi à l’aise avec le maniement des haches que celui des sorts, un mage cleptomane incapable de lancer un sort convenablement ou d’enchanter une arme ? Le choix vous est laissé. Libre à vous de faire comme bon vous semble, et donc de vous tromper et créer un perso bon à rien et mauvais en tout. Vos compétences s’améliorent avec l’expérience. Crocheter toujours plus de serrure et votre talent pour le crochetage de serrure progressera. Manier de longues heures une arme à deux mains et vous serez donc fatalement moins puissant lorsque vous opterez pour une arme à une main en cours de jeu. Si cela risque de décevoir les habitués de la série ou les fans de jeux de rôle, force est de constater que la formule fonctionne. Nul besoin de se demander quel personnage vous souhaitez être en début de partie. Mage, voleur, guerrier. Peu importe. Il suffit de se contenter de jouer et votre personnage se forgera de lui-même. Vous n’êtes plus prisonnier d’une classe et pourrez laisser libre cours à votre style de jeu.Votre niveau général, quant à lui, progressera en même temps que vos talents. Une fois un niveau acquis, il vous sera proposé d’améliorer votre santé, votre magie ou votre vigueur. Et ce sera tout. Oubliez la gestion en profondeur de vos caractéristiques. Là encore, cet assaut porté aux fondements des RPG risquent de laisser un goût amer aux fans de RPG. Mais comment pouvait-il en être autrement avec le système de progression par expérience décrit plus haut ? Si vos talents d’archer s’améliorent avec le temps, quel intérêt par conséquent de jongler avec vos points d’expérience ? Parcourir le jeu avec un arc à la main en lieu et place d’une épée, n’est-ce pas déjà influer sur les statistiques de votre personnage ? Fatalement il sera bien meilleur avec un arc, sans avoir à passer par la case points d’expérience pour valider cet acquis.

Mais laissons un temps cet aspect du jeu pour nous intéresser à l’intérêt numéro un de ce nouvel épisode, à savoir les dragons. Ces derniers sont le pivot du jeu et de l’histoire de Skyrim. Créatures nobles et puissantes, votre mission sera de protéger les villes et villages des attaques de dragons soudaines et nombreuses. Vous seul en êtes capable, car vous êtes le fils des dragons. Un être élu capable d’utiliser la Voix, le pouvoir des dragons. Cracher des flammes, de la glace, faire tomber la foudre et bien d’autres choses encore. Vous serez capable de maîtriser tous les pouvoirs des dragons et ainsi les combattre à armes égales. Sans hésitation, l’apparition des dragons apportent un gros plus à l’ambiance déjà exceptionnelle d’Elder Scrolls. Traverser une région à pied et tout à coup entendre le rugissement d’un dragon avant de l’apercevoir voler au-dessus de votre tête procure un petit frisson. Hélas, c’est une toute autre histoire lorsque le combat s’engage, pour ne pas dire décevant. Certes, les combats n’ont jamais été le point fort des Elder Scrolls (bien qu’un gros effort ait été apporté, rendant ces derniers enfin intéressants, même si l’ajout des finish move s’avère dispensable, tant ces derniers n’apportent rien au jeu), mais nous étions en droit d’attendre mieux dans le cas présent. S’attaquer à un dragon ne sera guère plus difficile que de décapiter un troll (c’est même très souvent tout le contraire). Censés représenter la menace ultime, censés être parmi les créatures les plus puissantes de Tamriel, les dragons périssent trop facilement sous le poids de vos attaques et représentent une piètre menace finalement.

Une petite vingtaine d’heures sera requise pour venir à bout de la quête principale et sauver Skyrim. Mais ce ne serait que folie de s’en tenir là. L’aventure ne commence véritablement qu’une fois la quête principale bouclée. Des dizaines et des dizaines d’heures de jeu, nous n’osons dire des centaines, vous attendent. Explorer la totalité de la carte et mener à bien toutes les quêtes qui vous seront proposées ne se fera pas en une après-midi. Et c’est un véritable plaisir que de parcourir le monde de Skyrim. Que ce soit ses paysages naturels ou ses villes, c’est un véritable plaisir pour les yeux. Mais ne vous y méprenez pas, à l’instar de ses ainés, ce cinquième opus de The Elder Scrolls souffre de nombreux défauts techniques et bugs.

Sky rime à rienLa gestion de l’inventaire par exemple se révèle être une horreur sans nom. Prenant l’apparence d’une liste déroulante, impossible d’avoir une vue d’ensemble de votre inventaire. Et parcourir les objets de votre inventaire un à un devient très vite agaçant, surtout si comme de nombreux joueurs vous souffrez de cleptomanie aiguë vous poussant à ramasser tout objet à portée de mains. Comble de l’horreur, les magies sont dans un menu différent de celui des armes et équipement de base. Lorsque vous voudrez sélectionner une arme, une armure puis ensuite une magie, vous devrez fermer le menu pour retourner au menu des magies. Une véritable perte de temps, en plus d’agacer. L’absence de touche de raccourci est également à déplorer. Il est certes possible d’ajouter des armes, potions ou magies à vos favoris pour les retrouver plus facilement, mais ce n’est que repousser le problème puisque vous devrez passer par une nouvelle liste pour y accéder. Associer un équipement à une croix directionnelle, pour pouvoir ensuite la sélectionner en cours de jeu, sans mettre celui-ci en pause, aurait été un plus bienvenu. Autre détail agaçant, les dialogues. Rien à reprocher aux textes eux-mêmes ou à la VF remarquable. Non, ce qui énerve c’est lorsqu’une discussion s’engage entre plusieurs personnages à la fois (ce qui arrive donc régulièrement). Si vous ne tournez pas la tête en direction du personnage qui a la parole, vous entendrez difficilement ce qu’il a à dire. Ce qui vous oblige à suivre constamment du regard les différents personnages membres du débat, perdant ainsi plusieurs bribes de phrases à peine audibles.

Mais ces défauts s’effacent devant la beauté du monde qui s’offre à vous. Lever les yeux au ciel et les étoiles suffisent à vous faire oublier tous les bugs du monde. Bien que mis à mal dans son gameplay, l’aspect RPG des Elder Scrolls ne se limite pas à se demander s’il est recommandable pour un magicien de porter une armure lourde. La force d’Elder Scrolls, et donc de Skyrim, réside dans son univers sans limite et écrit avec brio. Vous pourrez passer des heures uniquement à lire chaque livre que recèle le jeu pour en apprendre davantage sur l’histoire de Tamriel, ses légendes (et donc l’histoire des épisodes précédents) ou sa mythologie. Vous pourrez flâner en ville et entamer la discussion avec le premier individu qui passe, vous lier d’amitié où vous contenter d’observer un garde poursuivre un voleur à la tire. Arpenter les donjons piégés à la recherche de trésors, rejoindre une guilde ou même prendre part au conflit qui oppose l’Empire au peuple Nordique sont autant de possibilités qui s’offrent à vous. Un dernier mot enfin sur la bande-son du jeu. Cette dernière, sans fausse note, participe à rendre le jeu plus épique qu’il ne l’est déjà.

http://www.dailymotion.com/video/xm7soc

10/10
Sans surprises, The Elder Scrolls : Skyrim est un grand jeu. Bethesda a certes apporté de nombreux changements discutables, livrant un cinquième épisode à l’orientation grand public. Il n’en reste pas moins que le cœur de la licence n’a pas changé d’un iota. Les points forts de la série continuent de l’emporter sur les quelques défauts, faisant de The Elder Scrolls : Skyrim l’un des RPG le plus immersif et le plus complet du moment. Au moins jusqu’à l’arrivé du prochain épisode.

+

  • Grande liberté d’action
  • Oh mon Dieu ! Des Dragons !
  • Mythologie Elder Scrolls très travaillée
  • Bande-son aussi épique que le jeu
  • Le nouveau système d’expérience
  • Zone de jeu immense

-

    • L’inventaire, une horreur
    • Le cheval ne sert à rien
    • Les Finish Move, sans intérêt et impropres à la série
    • Les Dragons sont un peu décevants