Dossier – Resident Evil (Partie 2) : Entre coup d’éclat et déception
Pour le meilleur et pour le pire
Resident Evil 0 : Retour en arrière (2003)
Si Resident Evil était (et est toujours) indéniablement lié à la marque PlayStation, c’est avec surprise que l’on apprend, au début des années 2000, que le prochain épisode de la saga continuera son infidélité (Code Veronica était sorti initialement sur Dreamcast) et débarquera sur… Nintendo Gamecube. La dernière née de Nintendo est une console relativement puissante, mais dont le succès reste mitigé (surtout au regard de celui de la PlayStation 2). Du coup, bien que surprenante, cette sortie sera l’occasion de retourner une nouvelle fois à Raccoon City et ses environs, une ville que Capcom semble avoir du mal à laisser partir (en fumée).
Retour en arrière donc. Pour ce nouvel épisode, Capcom nous propose de repartir en 1998, un petit moment avant les évènements de Resident Evil. On suit Rebecca Chambers, membre de l’équipe BRAVO des S.T.A.R.S. (et personnage aperçu dans le premier jeu) qui est partie mener une enquête à propos de personnes récemment disparues dans les collines environnantes. Comme pour ses coéquipiers, son hélicoptère s’écrase dans la forêt, mais au lieu de foncer en direction du manoir Spencer, elle tombe sur un train et fait la rencontre de Billy Coen, un homme condamné à mort. Leur aventure va leur permettre de découvrir l’origine du Virus-T mais aussi et surtout de découvrir James Marcus, l’un des trois chercheurs ayant découvert le virus souche dans les années 50 en compagnie de Ozwell Spencer et d’Edward Ashford. L’ensemble de l’histoire est parsemé de références aux jeux précédents, ce qui vient renforcer une nouvelle fois la contenance du scénario esquissé dans les premiers jeux. La cohérence est toujours de mise et on se plait à découvrir de nouveaux liens entre les personnages. Le seul bémol, c’est qu’en complexifiant tout cela, Capcom rend les choses difficilement compréhensibles pour les néophytes.
Reprenant une nouvelle fois le même gameplay que les épisodes précédents, Resident Evil 0, en dépit de ses évidentes qualités, est probablement l’épisode de trop. La lenteur du personnage, les mécaniques de jeu dépassées ou encore la caméra limitée dénotent dans le paysage vidéoludique de l’époque. Pourtant, on ne peut pas reprocher à Capcom de prendre des risques et de proposer des choses différentes. Pour celui-ci, les développeurs japonais ont pris le parti de proposer une expérience qui permettait de switcher instantanément entre les deux personnages jouables. Cela offrait au jeu une dimension intéressante quant à la gestion des objets et des armes, apportant une plus-value tactique inexistante jusqu’alors. Mais c’est malheureusement la seule grosse nouveauté proposée par ce titre qui accuse donc le poids des âges et de son héritage.