Jeux

Bulletstorm

FPS | Edité par Electronic Arts | Développé par People Can Fly

8/10
360 : 24 February 2011
26.02.2011 à 18h51 par |Source : www.xbox-mag.net

Test : Bulletstorm sur Xbox 360

Il est enfin là, le nouveau FPS du studio déjanté People Can Fly, à qui l’on doit le sauvage Painkiller. Auréolé d’une réputation ultra violente sulfureuse, le titre vous plonge dans un univers Sci-Fi où votre plus grande motivation sera de tuer avec style ! Mais au-delà de son aspect bourrin attendu, Bulletstorm siffle un petit air insolent et rafraîchissant qui résonne sur une avenue du FPS encombrée par la succession des parades militaires.

Very Bad Trip

L’écran tangue, l’image se dédouble, n’enfilez pas vos lunettes 3D, vous êtes juste bourré ! Dès les premières secondes de jeu, Bulletstorm donne le ton : là où la majorité des FPS nous assomme avec le même apprentissage des commandes plus ou moins scénarisé, ici on nous gratifie d’une parodie décalée où vous n’apprendrez qu’une seule chose : c’est toujours moins facile de viser quand on voit trouble ! Vous incarnez Grayson Hunt, le leader de Dead Echo, un commando d’élite composé de quatre briscards qui semblent tout droit sortis du bistrot du coin. La faute à une version française qui a transformé un torrent de F. Words en pâté franchouillard. VF ou VO, dans les deux cas les répliques du héros volent au ras des pâquerettes. Etre un gros lourd en société, ça ne s’improvise pas et on voit que notre nouveau mercenaire préféré a bien répété son rôle.



Le scénario fait dans le classique, une histoire de vengeance de soldats trahis par leur supérieur, qui les emmène sur la planète Stygia, un ancien paradis touristique. Une histoire à l’efficacité inattendue pour ce titre qui assume son cynisme et son humour noir. Ah oui, juste un détail, les touristes ont laissé la place aux pillards et aux mutants. People Can Fly rythme et renouvelle avec brio l’enchaînement des ambiances et des niveaux. Si l’on n’évite pas les passages dans des tunnels obscurs, c’est pour mieux ressortir au grand jour et profiter des grands espaces et du panorama. Un cadre de jeu ensoleillé qui tranche avec les habituels environnements grisâtres de la trop grande majorité des titres action. Pourtant, cette astuce de mise en scène ne parvient pas à dissimuler l’effet couloir des niveaux. Bulletstorm reste assez old-school sur ce point là mais heureusement son gameplay dynamite cet emballage classique. Old-shool, c’est aussi le cas de certains choix de maniabilité comme l’impossibilité de sauter, mais surtout une ergonomie perfectible pour gérer les sauts (uniquement contextuels), la course et la glissade.


La classe à Las Vegas

Bulletstorm c’est un peu le trouble-fête dans la cérémonie officielle du FPS « à la papa ». Pour foutre en l’air la soirée vous aurez recours au fameux lasso énergétique. Cet instrument vous permet d’attraper et de tirer vers vous les ennemis mais aussi certains objets. Se déclenche alors un effet bullet time qui vous permet de viser avec plus de précision la cible capturée. Ou encore d’enchaîner avec un gros coup de pompe. Mais ce n’est pas tout, car une interface d’évaluation de vos performances est liée à ce lasso, le fameux compteur de Skillshot. Les scénaristes ont même trouvé une astuce pour intégrer ce système dans l’univers de Bulletstorm : il s’agit d’un programme d’évaluation des troupes en activité. Mais un Skillshot, qu’est-ce que c’est ? Vous tuez un type en mitraillant son bide, 10 points. Mieux, vous visez son derrière, hop 50 points pour « l’Entrée des Artistes ». Maintenant, buvez un coup, enflammez quelques ennemis et projetez-les en l’air (fonction avancée de votre fouet). Pour peu que la scène se déroule dans un environnement clos (et souvent dangereux), admirez le résultat et les innombrables Skillshots qui s’affichent en temps réel. A la différence de nombreux FPS où le spectacle est assuré par des événements scriptés, Bullestorm place le joueur comme metteur en scène de chaque séquence et la qualité du spectacle dépendra directement de votre inspiration et bien sûr de votre skill. Amateur de parois cloutées et de plantes carnivores, vous allez être aux anges, le décor est une arme comme les autres !



Cependant, les Skillshots ne se contentent pas de s’afficher à l’écran dans un feu d’artifice jubilatoire de petits noms salaces. Les points engrangés vous permettent d’acheter du matériel et de nouvelles armes dans les Largasins, des drop-pods disséminés dans les niveaux. Le jeu vous encourage donc à jouer avec style afin de disposer de suffisamment de crédits pour progresser avec le meilleur équipement (là aussi, le scénario fait un petit effort pour justifier ce mécanisme de gain). Si cela se révèle assez simple en mode normal, cette relative faible difficulté permet de mieux se concentrer sur les carnages en série que l’on veut réaliser. On se surprend même à reprendre un point de sauvegarde pour rejouer une séquence après avoir compris l’enchaînement le plus meurtrier que l’on pouvait enclencher. Rassurez-vous, malgré l’effet couloir, Bulletstorm n’impose pas une seule manière de jouer. C’est même là sa plus grande force. Selon l’arme en votre possession aucun combat ne se ressemblera durant la campagne. Même si certains enchaînements reviendront avec insistance, le level-design et la nature versatile des ennemis force le joueur à renouveler ses techniques. Au final, la plus grande difficulté du titre résidera dans votre niveau d’exigence et votre volonté de créer les Skillshots les plus complexes.


Skill, Shot and Sun


Avec un logo Epic sur le dos, on attendait Bulletstorm de pied ferme sur le terrain miné de l’excellence graphique. Le constat est partagé, en particulier à cause d’un affichage des textures souvent parti en vacances (à ce niveau là on ne parle plus de retard). Pire, les textures des personnages principaux se révèlent assez grossières. Heureusement que l’action ne pousse pas à la contemplation du détail ! En revanche, les environnements sont tous très réussis et leur variété surprend. C’est un vrai plaisir de se battre au soleil sous les palmiers ! L’animation elle aussi est rarement mise à défaut et l’ensemble reste presque toujours fluide, y compris lors de certaines séquences d’affrontements dantesques. Pour ne pas vous spoiler le plaisir de les découvrir, nous n’en dirons pas plus, mais on ne peut que saluer les efforts de variété de la mise en scène du jeu. On ne peut pas en dire autant de l’arsenal mais la présence d’un puissant tir secondaire assez différent pour chacune des sept armes garanti pas mal de tactiques, même si on aura tendance à répéter les mêmes enchaînements ultra efficace en terme de points.



Outre la campagne solo qui se boucle après 7 à 8 heures de massacres intenses, Bulletstorm propose le mode ECHO, un mode de jeu qui permet de rejouer des sections du mode solo avec un score et un nombre d’étoiles à décrocher. Un véritable laboratoire de combo de Skillshots qui captivera les amateurs de scoring, mais aussi de grand spectacle (l’un étant lié à l’autre). Sur la durée, pas sûr que ce mode vous retienne au-delà de l’obtention des trois étoiles synonymes d’excellence. Enfin, le mode Anarchie rappellera le mode Hordes aux habitués de Gears of War 2. Ce mode purement coopératif permet à quatre joueurs de combattre une succession de vagues d’ennemis de plus en plus difficiles. Pour être franchie, chaque vague doit être expédiée avec un score minimum. Les Skillshots sont donc à l’honneur, d’autant plus que de nouvelles trouvailles sadiques arrivent avec la coopération. Attention cependant, il s’agit d’un mode assez exigeant et il sera difficile d’espérer progresser si vous ne jouez pas avec des personnes qui communiquent pendant la partie.

http://www.dailymotion.com/video/xh5l6m

Bulletstorm propose de mener à la manette un concert rock’n’roll de violence dont vous êtes le principal chef d’orchestre. Malheureusement, au sein de cette partition débridée, quelques couacs feront siffler vos oreilles. Si le spectacle est intense et varié, sa durée de vie laisse un peu le joueur sur sa faim. Reste le mode Echo pour répéter ses gammes. La réalisation elle-même n’est pas aussi spectaculaire qu’on l’espérait, la faute à quelques soucis de textures, une animation des personnages datée et un aliasing omniprésent. Mais terminons sur une bonne note : Bulletstorm c’est avant tout un titre doté d’un gameplay ultra-efficace qui sait mettre les pieds dans le grand plat des FPS. Son humour, à défaut de toujours faire (électro)-mouche, donne le La irrévérencieux d’une aventure pleine d’explosions, de décapitations et d’une foule de mauvais traitements qui riment avec « tion » !

+

  • Skillshots addictifs
  • Humour potache
  • Mise en scène efficace
  • Action intense

-

    • Problèmes d’affichage des textures
    • Maniabilité parfois frustrante
    • Pas de campagne en coop
    • Très linéaire