Test : Call of the Sea sur Xbox One
Sea You Soon
Call of the Sea nous place dans la peau de Norah, une femme qui cherche désespérément à retrouver son mari disparu. Prête à tout pour le retrouver, elle décide de suivre la piste d’un colis envoyé depuis Papeete et qui lui indique clairement une île située à plusieurs dizaines de kilomètres de Tahiti, dans l’Océan Pacifique. Malgré des rumeurs autour d’une malédiction, elle embarque pour un voyage qui va lui permet de débuter ses recherches. Bien entendu ce périple ne sera pas de tout repos et elle va rapidement se rendre compte que l’atmosphère de l’île est particulière, sans oublier le fait qu’elle ressemble étrangement à celle qu’elle voit dans des rêves qu’elle fait régulièrement. Le scénario est découpé en six chapitres (plus un prologue et un épilogue) plus ou moins longs pour une durée de vie approximative de quatre heures. Quatre heures durant lesquelles on suit l’avancée de l’enquête menée par Norah, qui va rapidement être confrontée aux mystères de l’île.
Call of the Sea prend la forme d’un walking-simulator, autrement dit un jeu où le joueur ne peut réaliser que très peu d’action et se contente d’explorer les environs tout en résolvant des énigmes. L’accent est ainsi laissé à la narration et il faut bien dire que celle-ci est plutôt bien travaillée. Le studio espagnol Out of the Blue nous ont concocté une ambiance située à mi-chemin entre la culture polynésienne et le fantastique. Une combinaison qui fonctionne très bien puisque rien n’est introduit de façon brutale et la trame scénaristique permet réellement de se fondre dans l’univers imaginé par les développeurs madrilènes sans trop de problème. Il ne faut d’ailleurs pas s’attendre à beaucoup de liberté, le découpage de chapitres correspond également à un découpage en zones. Ce qui signifie qu’une fois un chapitre terminé, il est impossible de revenir en arrière, à moins de passer par le menu du jeu et d’écraser la sauvegarde précédente.
Un choix qui s’explique par la volonté du studio à nous diriger vers le déroulement normal du jeu, sans se perdre dans des allers/retours inutiles. Les zones sont en général assez petites et quelques minutes d’exploration suffisent à comprendre ce que le jeu attend de nous. Le gameplay se résume en une petite succession d’énigmes, souvent liées ensemble, avec le mérite d’être bien réalisées sans être totalement originales. Pour aider le joueur à les résoudre, Norah dispose d’un journal dans lequel elle inscrit le récit de son aventure, mais prend également le temps d’y dessiner certains éléments qui lui semblent importants. Une fois devant une énigme, il suffit ainsi d’ouvrir le journal et d’y retrouver les indices récoltés sans avoir à les mémoriser. Une bonne idée qui aide considérablement le joueur dans sa réflexion. Durant les six chapitres, c‘est une grosse énigme, parfois découpée en plusieurs petites, qui attend le joueur. La difficulté y semble progressive puisqu’il nous a fallu beaucoup plus de temps et d’arrachage de cheveux pour résoudre celles des deux dernières zones que celles du début.
Mais au final tout se fait plutôt bien et la progression dans l’aventure est agréable. Les quelques documents à récupérer permettent de conserver un certain rythme durant les phases de recherches et une petite évolution du gameplay vient apporter un brin de fraîcheur dans la deuxième moitié de l’aventure. Pas franchement exceptionnel dans son originalité, Call of the Sea propose tout de même de quoi rapidement briser l’ennui, l’un des principaux défauts du genre. Quelques changements d’environnements apportent de nouvelles couleurs, les graphismes bénéficient d’un léger aspect cartoon qui fonctionne bien et l’ambiance sonore est absolument magnifique d’exactitude avec un équipement 5.1. On se laisse embarquer assez facilement dans cette histoire qui gagne en épaisseur chapitre après chapitre et il n’est pas franchement facile de lâcher la manette tant les développeurs nous donnent envie de savoir ce qui nous attend ensuite. Techniquement c’est propre et stable.
Call of the Sea sur Xbox Series X
En marge de la réalisation du test sur Xbox One X que vous venez de lire, nous avons eu un peu plus tard l’occasion de parcourir Call of the Sea du début à la fin sur Xbox Series X. Le jeu d’Out of the Blue est optimisé pour les deux next gen de Microsoft et naturellement, l’aventure demeure ici strictement identique. Elle évolue seulement sur le terrain de la proposition graphique et technique, en théorie plus abouti.
Call of the Sea est un très joli jeu sur Xbox One X, il l’est d’autant plus sur Series X. Le jeu fait montre d’une grande volonté de faire traverser aux joueurs des décors variés, entre réalisme du milieu du vingtième siècle et inspirations mystiques : sur Xbox Series X, on apprécie tout particulièrement la gestion des éclairages, parfaitement maitrisée pour une immersion impeccable. Si l’on note encore ici et là des éléments du décor mal imbriqués (le fameux brin d’herbe qui pousse où il veut), l’ensemble a beaucoup de charme et gagne encore des points en termes de « puissance contemplative ». Quand on couple cela à l’excellent travail proposé pour la partie sonore, la plongée dans le monde étrange de Call of the Sea nous entraine instantanément.
Mais il y a toutefois une vilaine tache de limon noir sur ce beau tableau. S’il est parfaitement stable sur Xbox One X, Call of the Sea n’affiche pas la même force sur Xbox Series X. Un comble, oui. Il ne s’agit pas ici de chutes de framerate à proprement parler mais plutôt de très légères saccades lorsque l’on bouge la caméra, de gauche en droite en particulier. Sans être rebutant, c’est assez déstabilisant au départ. Heureusement, ce problème est surtout perceptible lors des deux premiers chapitres dans la jungle ; il l’est moins lorsque les environnements prennent une touche minérale, un peu plus uniforme. Ça passe mieux et il est probable aussi que l’œil ait fini par s’y habituer.
+
- Scénario bien amené
- Ambiance sonore très réussie
- Enigmes à difficulté progressive
- Petit côté fantastique appréciable
-
- Trop court
- Eau pas super bien réalisée