Test : Cuphead sur Xbox One
Prêts à boire la tasse ?
Dire qu’on attendait Cuphead est un doux euphémisme. Depuis son annonce et les années passées à scruter chaque image, chaque bande-annonce, une relation privilégiée s’est nouée entre le joueur Xbox One et les deux têtes de tasses. Il faut dire que la direction artistique mise en avant ne pouvait laisser indifférent, même si la prudence pouvait pousser à se demander si tout cela parviendrait à tenir la route le long d’une aventure et non plus de quelques trailers. La réponse est bien simple : Cuphead n’est pas aussi beau qu’on osait l’espérer ; il l’est encore plus. Inspiré par les dessins-animés du milieu du siècle dernier, le titre de StudioMDHR est assurément l’un des plus beaux titres de la Xbox One et sans conteste la nouvelle référence pour les plateformers/shooters en 2D. Chaque arène, chaque personnage ne semble pas avoir bénéficié de plus de soin qu’un autre ; au contraire, la recherche de l’unité, aussi bien technique qu’artistique, relève du tour de force. Coloré mais jamais criard, jouant avec des éléments aux contours appuyés, Cuphead est un pur régal visuel.
Mais ce qui est probablement encore plus fort et saisissant avec les pérégrinations de Cuphead et Mugman, c’est la qualité des animations. Sur fonds de nature, fête foraine, théâtre ou même dans les cieux, les boss de Cuphead déploient une gestuelle typique des cartoons à base de grands gestes, de proportions changeantes en clin d’œil et expriment leurs humeurs de tout leur corps. Le tout appuyé par une bande-son jazzy parfaitement dans le ton et entrainante. Bref, ça bouge, ça swingue, c’est vivant. La seule chose qui est souvent morte, c’est le joueur. Pour rappel, Cuphead mélange le tir à la Metal Slug et toute l’adresse que cela implique, la plateforme et une bonne dose de shmup à scrolling horizontal, le tout principalement axé sur le combat de boss. Et oui, preux chevalier, il faut se lever tôt pour espérer voir le bout des quatre iles du monde de Inkwell. C’est ce qui arrive lorsque l’on se laisse emporter par l’appât du gain au casino et qu’en face les dés ont gentiment été embrassés par le Diable himself. Ainsi s’en vont Cuphead et Mugman à la recherche des âmes des débiteurs du diable, unique condition à la sauvegarde des leurs. Vous vous en doutez, tout ce beau monde n’est pas franchement disposé à se laisser faire.
« Autant le dire tout de suite, la patience est véritablement mère de toutes les vertus dans Cuphead. Parce que c’est difficile, parce que lorsque l’on abat un boss après une cinquantaine d’échecs d’un côté, c’est souvent se rendre compte que les choses sont encore plus difficiles de l’autre »
Si Cuphead est donc principalement axé sur le combat de boss, souvent à pied dans une arène close et quelque fois à bord d’un avion, il propose aussi quelques passage «Run & Gun» à la Metal Slug, badigeonné d’une belle dose de plateforme. Moins nombreux que les affrontements directs, ces niveaux n’en demeurent pas moins capitaux pour la progression : c’est ici que l’on récupère quelques pièces d’or qu’il convient d’échanger auprès du marchand pour débloquer de nouvelles armes et espérer ainsi vaincre -un peu- plus facilement les prochains boss. Ils sont là, aux quatre coins des iles d’Inkwell et n’attendent que de botter le train aux imprudents. Autant le dire tout de suite, la patience est véritablement mère de toutes les vertus dans Cuphead. Parce que c’est difficile, parce que lorsque l’on abat un boss après une cinquantaine d’échecs d’un côté, c’est souvent se rendre compte que les choses sont encore plus difficiles de l’autre. Alors on essaye plusieurs armes qui peuvent être plus ou moins puissantes selon leur portée, on s’efforce d’aller débloquer une attaque spéciale et surtout quelques «charms» donnant de nouvelles capacités, comme par exemple la possibilité de ne pas être touché en cas d’évasion. Mais pour tirer parti de tout cela, il n’y a finalement qu’une seule solution : apprendre à connaître les boss. En gros, se faire allumer des centaines de fois jusqu’à connaître les patterns au millimètre.
Les boss de Cuphead sont de véritables vicelards et disposent de bien des attaques différentes, envahissantes, parfois tellement soudaines que l’on se demande bien comment diable arriver à sauver notre âme. On ne peut alors que louer le travail des développeurs pour être parvenus à proposer autant d’affrontements avec autant d’attaques différentes sans jamais tomber dans la redite. Cela rend les choses d’autant plus tendues pour le joueur, chaque rencontre avec un nouveau boss semblant mettre au placard tout ce qui a été appris en affrontant le précédent. L’intégration des phases de shoot’em up confortent le titre dans cette idée d’un challenge renouvelé en permanence où la frontière entre la réussite magnifique et la défaite cuisante ne tient souvent qu’à un fil. Préparez-vous à rager devant la barre de progression du combat, affichée en cas de défaite, quand vous vous apercevrez que la victoire était si proche. Alors oui, il existe bien un mode facile, bien nommé puisqu’il permet d’avancer sans trop de difficultés. Mais il a un prix : en facile, il est impossible de collecter les âmes nécessaires à l’ouverture de la dernière zone ! C’est frustrant oui et il ne faut considérer ce mode que comme un entrainement avant les choses sérieuses. Il est aussi possible de faciliter un peu la tâche en jouant à deux sur la même console (pas en ligne malheureusement) : le survivant peut ressusciter son compère, ce qui est un véritable plus tant la réserve de vie est mince en jouant seul. Le problème, c’est que cela vient ajouter de l’animation à des arènes qui n’en manquent pas et qui peuvent parfois ennuyer en nuisant à la lisibilité de l’action. Voilà le revers de la médaille artistique de Cuphead et son véritable gros défaut, auquel s’ajoutent des temps de chargement parfois un peu longs.
+
- Tout simplement sublime
- Animations d'une rare qualité
- Beaucoup de diversité dans les affrontements
- Envie de challenge ?
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- Quelques soucis de lisibilité
- Chargements parfois longuets
- Coopération locale uniquement