Test : Hogwarts Legacy sur Xbox Series X|S
Bienvenue à Poudlard !
Attendu comme le messie, Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard débute par la création de notre sorcier. L’outil mis à notre disposition est complet (mais pas autant que ce que l’on a déjà pu voir dans d’autres titres) et nous permet de personnaliser les traits du visage de notre héros, sa voix, et évidemment de lui donner un petit nom. Une fois terminé, l’aventure débute par une longue cinématique qui nous plonge directement dans l’ambiance et dans l’histoire. On y retrouve immédiatement des lieux célèbres ainsi que des créatures ou personnages familiers de l’univers décris dans les livres. Il ne faut donc pas plus de quelques secondes pour comprendre qu’on a bien affaire à une aventure originale dans l’univers de Harry Potter.
L’aventure justement, parlons-en. Se déroulant à la fin des années 1800, c’est-à-dire bien avant les évènements contés dans les livres ou dans les films, elle nous invite à suivre le professeur Fig et notre sorcier fraichement débarqué à Poudlard. Ce dernier se trouve d’ailleurs rapidement au centre d’une intrigue remplie de dangers et de menaces à cause, notamment, de sa perception de la magie ancienne. L’histoire principale du jeu s’étend sur une bonne vingtaine d’heures de jeu en ligne droite et tient le joueur en haleine en permanence grâce à son écriture, mais aussi et surtout à ses personnages de qualité. Oubliez tous ceux que vous avez connu dans les livres, pour le jeu, on a affaire à des sorciers méconnus ou à de lointains parents dont les noms évoqueront forcément quelques souvenirs (Black, Weasley…). Le casting est une franche réussite et les dialogues aussi pertinents qu’intéressants. Le lore et l’univers de la saga créée par J.K. Rowling est incroyablement respecté et on se plait à en découvrir davantage. Un vrai bon premier point pour le jeu !
Et si vous êtes suffisamment patient et que vous avez envie d’achever le jeu à 100%, sachez que le titre d’Avalanche n’est pas avare en contenu. De nombreuses quêtes secondaires viennent jalonner votre expérience. Plus classiques, ces dernières vous amènent à découvrir de nouveaux lieux à visiter, mais aussi de nouveaux personnages dont l’histoire vient s’imbriquer dans la trame principale. C’est d’ailleurs le cas pour les personnages secondaires de l’histoire qui viendront étoffer le lore et qui vous aideront dans votre apprentissage et votre aventure. Rien ne vous oblige à réaliser ces différentes quêtes, mais sachez qu’au-delà de la petite pierre qu’elles viennent ajouter à l’édifice qu’est le jeu elles permettent de récupérer de l’expérience et divers objets particulièrement utiles. Seul bémol à tout cela : une partie de ces quêtes, bien que toutes scénarisées, arborent une construction très classique. Un personnage vous donne une mission, vous vous rendez à l’objectif fixé, vous résolvez l’énigme et/ou affrontez les ennemis qui se mettent en travers de votre route, pour finalement venir rendre compte de votre travail. C’est efficace, mais classique. Dommage.
En ce qui concerne le monde ouvert proposé par Hogawrts Legacy : L’héritage de Poudlard, sachez que votre parcours est parsemé de nombreuses activités qui vous poussent à l’exploration et au combat. Ces dernières prennent évidemment des formes assez variées dont les principales sont le vol sur votre balai, la résolution d’énigmes diverses, l’exploration de grottes en tout genre ou encore l’affrontement de groupes d’ennemis protégeant un objet. Le tout est savamment dissémine sur l’immense carte du monde et il faudra de très nombreuses heures de jeux pour dénicher l’ensemble du contenu. C’est d’autant plus vrai que des sortilèges permettant d’accéder à certaines zones ne se débloquent qu’après quelques heures de jeu ou bien au fil de l’histoire. La marge de progression est d’ailleurs franchement intéressante et bien équilibrée. En effet, dans le jeu, il vous faut près de quinze heures de jeu pour découvrir l’ensemble des possibilités. Un point très positif puisque cela vous donne l’impression de progresser en permanence, et donc d’éviter tout phénomène de lassitude.
Et Poudlard dans tout cela, me direz-vous. Pour faire simple, le château est tout simplement incroyable. Véritable labyrinthe, Poudlard regorge de mystères ! Dès les premières minutes et notre arrivée dans la salle commune où on a le bonheur (oui, je ne lésine pas sur le mot) de choisir notre maison, c’est l’émerveillement assuré. Les pièces sont majestueuses, les décors fourmillent de détails, tandis que de nombreux personnages parcourent les interminables couloirs qui composent la bâtisse. On prend plaisir à suivre les fantômes qui occupent les lieux, on s’arrête dans la salle commune, dans les classes ou dans la bibliothèque pour observer tout ce qui s’y trouve et on a l’impression qu’il y a toujours quelque chose de neuf à faire ou à voir. Véritable petit monde ouvert en soi, Poudlard vous offre également son lot d’énigmes et de découvertes à faire. Sans mentir, on passe franchement un tiers de son temps de jeu dans le château sans jamais réellement s’en lasser. Un véritable tout de force de la part du studio qui aura réussi à rendre ce lieu aussi magique.
Ce constat pour Poudlard s’applique également à Pré-au-Lard, le petit village où les sorciers de l’école vont faire leurs courses et boire une bière-au-beurre. L’endroit, que l’on découvre très rapidement dans le jeu et qui occupe une place centrale dans son fonctionnement, est un petit bijou d’esthétique et de magie. Comme pour le château, de nombreuses choses s’y cachent et des objets magiques virevoltent dans chaque coin. Des boutiques sont également présentes – comme dans les livres et dans les films. Elles sont un passage obligatoire puisque différentes quêtes – principales comme secondaires – vous y emmènent, mais elles sont aussi et surtout un lieu privilégié pour y vendre et acheter des objets nécessaires à votre aventure : potions, plantes, balai ou encore équipement. Tout y est disponible, moyennant finance. Et de finance justement, il en est question tout au long de votre aventure. Pour gagner un peu d’argent, il vous faut terminer certaines quêtes bien sûr, mais surtout fouiller correctement les différents lieux que vous visitez et vendre un maximum de choses une fois que votre inventaire est rempli. Un inventaire qui devient d’ailleurs rapidement frustrant de par sa taille limitée. Heureusement, il est possible de l’agrandir assez vite en accomplissant les défis de Merlin (différentes énigmes), l’une des activités qui se trouvent sur la carte du monde et donc autour de Poudlard.
En termes d’équipement, le jeu s’avère aussi simple qu’efficace. Votre personnage peut porter une cape, une tenue complète, un chapeau, un accessoire de visage et des gants qui sont classés par couleurs (vert étant l’objet le plus commun et orange l’objet « légendaire »). Chacune des pièces d’équipement dispose d’une caractéristique de défense ou d’attaque qui améliore votre personnage. Il est également possible d’ajouter des améliorations qui viendront booster vos sorts, notamment. Sur le plan esthétique, chaque item modifie forcément l’apparence de votre avatar. Petit ajout sympathique : il est possible, si le chapeau ne vous plait pas par exemple, de l’équiper pour ses caractéristiques tout en conservant l’apparence d’un objet précédent. Un système déjà vu et utilisé dans Immortals Fenyx Rising, entre autres. Là aussi, Avalanche a fait preuve de bonne volonté puisque les loots qui parsèment vos aventures sont extrêmement (trop ?) nombreux. Pour peu que la quête soit un peu plus longue, on remplit notre inventaire à une vitesse folle ce qui nous oblige à faire du tri ou encore à se rendre à la boutique de vêtements de Pré-au-Lard pour vendre le surplus et les objets inutiles.
Concernant les menus, Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard joue la carte de l’efficacité, une nouvelle fois. On s’y retrouve assez rapidement bien que la navigation ne soit pas toujours optimale. Même constat pour la carte de Poudlard, notamment, qui demande un petit temps d’adaptation afin de s’y retrouver et d’y voir clair. Pour le reste, les options proposées (inventaire, équipements, talents, défis, collection…) sont équivoques, et on ne perd pas son temps à se demander où aller et où trouver tel ou tel objets. On aurait simplement aimé que l’ensemble soit plus fluide. Mention spéciale tout de même au système de défis qui permet, en cas d’accomplissement, de déverrouiller de nouvelles améliorations d’équipements ou différentes apparences. Une grande partie de ces défis s’accomplira au fil de votre aventure et pour peu que vous exploriez correctement les lieux que vous visitez. Pour ceux qui sont plus spécifiques, par contre, il faudra y être attentif lors de vos combats, notamment.
En termes de combats, Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard se devait de proposer un système qui pouvait parfaitement s’accorder à l’univers de la saga Harry Potter. Avalanche a d’ailleurs une nouvelle fois réussi son pari puisque l’ensemble fonctionne parfaitement, proposant même quelques moments particulièrement grisants où on a la franche impression d’être un sorcier aguerri. Pour faire simple, on dispose d’une attaque de base et de quatre raccourcis qui permettent d’utiliser des sorts offensifs de différentes catégories. Notre héros possède également un bouclier magique qui, s’il est activé dans le parfait timing, peut renvoyer des attaques aux adversaires et les paralyser. L’ensemble est parfaitement maitrisé et s’inspire de gameplay déjà vu dans d’autre jeu (les attaques orange peuvent être parées, tandis que les rouges doivent être évitées), le tout étant adapté au combat à la baguette. On débloque d’ailleurs de nombreux sortilèges au fil de notre aventure et les possibilités (tout comme les combos) s’avèrent nombreuses, pour une richesse de gameplay plutôt intéressante. Seule ombre au tableau : les combats en lieux clos. Même s’ils sont moins courants, les affrontements dans les grottes ou dans les petites salles créent un vrai problème de lisibilité qui peut s’avérer rapidement fatal. C’est toujours ennuyant.
Les amoureux de l’univers d’Harry Potter ne seront pas étonnés de trouver, après quelques heures de jeu, la célèbre salle sur demande. Disséminée au cœur du château, cette pièce occupe, dans le jeu, une place toute particulière. En effet, lors de votre découverte, elle prend la forme d’un bureau entièrement personnalisable. Vous pouvez y placer différentes tables de travail (botanique, équipement, identification d’équipement…), mais également changer l’aspect des lieux (murs, balcon, sol…). Mieux, il est possible d’y ajouter des décorations sur les murs ainsi que du mobilier. La personnalisation est aisée et une fois de plus efficace. Elle n’est évidemment pas indispensable, mais elle a le mérite d’exister, ce qui devrait plaire aux plus pointilleux des joueurs. Enfin, la présence des animaux magiques est également un plus. La possibilité de les capturer (pour les protéger des braconniers) et de s’en occuper est une activité supplémentaire qui plaira aux amateurs des animaux fantastiques.
Avant de passer à la dernière partie de notre test qui concerne la technique, il est bon de s’attarder un peu sur l’aspect exploration du titre. C’est la partie la plus importante du jeu et celle qui s’avère être la plus intéressante. Les villages regorgent d’objets à découvrir ou d’énigmes à résoudre, tandis que le jeu récompense presque toujours vos égarements au cœur de la forêt interdite ou dans les grottes qui se trouvent autour de Poudlard. On apprécie également les déplacements en balai où sur le dos de l’une des créatures mises à votre disposition. Le sort « revelio » vous permet de mettre en lumière (bleue ou jaune) les éléments dont vous avez besoin ou tout simplement que vous devez rechercher. On prend alors plaisir à tenter de tout farfouiller et curieusement, après de nombreuses heures de jeu, on ne s’en lasse pas. La magie est bel et bien présente… et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fonctionne.
Terminons donc ce (long) test par la partie technique du titre. Vous l’aurez compris en lisant les paragraphes précédents, Avalanche nous livre un jeu doté une direction artistique absolument exceptionnelle. Le château et Pré-au-Lard sont véritablement magiques et dotés d’une ambiance rarement égalée. À cela, il faut ajouter une technique plutôt solide avec des environnements magnifiques et des panoramas de toute beauté. Mention spéciale à ces plans où Poudlard, de nuit, éclaire le fond de notre écran. Cela étant, tout n’est pas parfait puisque le jeu, à l’heure où sont écrites ces lignes, reste malmené par une quantité de petits bugs parfois gênants : clipping, animations étranges pour certains personnages, bug en tout genre sur les personnages ou sur le coin de l’écran. Il est également bon de noter que dans le château le jeu souffre de baisse de framerate (même en mode performance) et que de petits chargements sont présents lorsque l’on passe d’une pièce à l’autre trop rapidement ou que l’on veut quitter la bâtisse. De petites choses qui nuisent à l’expérience, mais qui ne nous empêche pas d’apprécier le jeu. Sur le plan sonore, Avalanche place la dragée très haute : les musiques originales n’ont vraiment rien à envier à celles du films, tandis que certaines sont directement tirées des œuvres précédentes. Même constat pour le doublage français qui, globalement, s’en tire plutôt bien, en dépit de quelques phases manquant d’expression.
+
- Direction artistique de haute volée ;
- Technique solide ;
- Ambiance sonore et musique géniales ;
- Histoire réussie ;
- Protagonistes intéressants et charismatiques ;
- Poudlard et Pré-au-Lard magnifiques et magnifiés ;
- Contenu colossal ;
- Système de défis ;
- Personnalisation présente et efficace ;
- Combats fonctionnels et grisants.
-
- Interface perfectible ;
- Bugs encore présents ;
- Ralentissements et chargements dans le château ;
- Formule classique au final ;
- Quêtes secondaires fedex ;
- Quidditch absent ;
- Lisibilité lors de certains combats.