Jeux

Outriders

| Edité par Square Enix | Développé par People Can Fly

8/10
One : 01 avril 2021 Series X/S : 01 avril 2021
12.04.2021 à 11h36 par - Rédacteur en Chef

Test : Outriders sur Xbox One

Serial looter

Après un Gears of War Judgment moyen et un Bulletstorm complètement fou en terme d'intensité, les développeurs polonais de People Can Fly sont de retour avec Outriders, une nouvelle franchise supervisée par Square-Enix. Après une annonce et plus généralement une communication plutôt ratée, ce titre inédit a rapidement rattrapé ses errances grâce à une démo convaincante et à une mise en lumière énorme du fait de l'arrivée du jeu en day one sur le Xbox Game Pass. Mais maintenant que les projecteurs sont braqués sur lui, est-ce que Outriders a les capacités d'assumer ce statut de belle surprise ?

Bienvenue sur Enoch. La Terre n’est plus vraiment la planète idéale pour l’espèce humaine qui cherche absolument à conquérir de nouveaux territoires. Pour ce faire, une mission d’exploration est envoyée en direction de ce nouvel habitat potentiel avec le bon espoir d’y installer toute la marmaille terrienne à terme. C’est dans ce contexte que les développeurs de People Can Fly nous invitent à créer un avatar à l’aide de quelques outils de personnalisation très sommaires. Avec moins de dix visages différents et des coupes de cheveux très limitées, il est difficile de passer plusieurs dizaines de minutes à confectionner le profil du héros parfait. Même constat amère sur le prologue, qui met du temps à mettre tous les éléments en place, tout en laissant déjà entrevoir une volonté de rendre hommage aux films de Série B, avec une mise en scène potache et des dialogues qui tombent régulièrement dans l’humour bien lourdaud. On se croirait presque devant une parodie du genre et, que ce soit volontaire ou non, il faut bien avouer que certains passages nous ont arraché quelques rires sincères.

OUTRIDERS (3)

Le décor est posé est l’aventure est lancée pour une petite heure à passer sur le prologue qui fait donc office de gros tutoriel. De quoi permettre au joueur de rencontrer l’Anomalie, cette force magique et mystérieuse qui semble se plaire sur Enoch, et de lui expliquer comment il va devenir un Altéré et se retrouver avec des pouvoirs lui offrant des capacités hors normes. C’est à ce moment précis qu’un choix important doit se faire, en décidant de la classe qui vous suivra tout au long de l’aventure. Le Telluriste et l’Illusionniste possèdent plutôt des compétences capables d’engager le combat au corps à corps, avec des capacités liées à la terre pour le premier et au temps pour le second. Le Pyromage et le Technomage de leur côté sont plutôt des combattants à distance et usent et abusent respectivement de sorts de feu et de glace.

Si jamais la classe choisie ne vous convient pas, il est toujours possible d’en changer en créant un nouvel avatar. Les éléments obtenus avec la première classe sont alors perdus mais votre nouveau personnage démarre au niveau 2 avec la possibilité de sauter le prologue. Les joueurs qui souhaitent augmenter les quatre classes en parallèle peuvent également le faire puisque le nombre de slots de sauvegarde le permet. Car, comme on le disait plus haut, chacune des classes est vraiment bien différente des autres, avec des compétences propres bien trouvées qui vont se débloquer avec la montée de niveau de votre avatar, et qu’il est possible d’utiliser assez facilement à l’aide de trois raccourcis à déclencher grâce aux gâchettes hautes de la manette. Au joueur d’équiper sa combinaison préférée selon les situations ou selon ses habitudes.

OUTRIDERS (2)

Jouable en solo, avec l’obligation toutefois d’être connecté en ligne, Outriders prend une dimension supplémentaire presque indispensable en coopération. A trois, il est ainsi bien plus simple de progresser, les ennemis étant souvent plus sensibles des attaques parfois exclusives à une classe en particulier. Attention toutefois, plus la partie accueille de joueurs, plus le nombre de vilains augmente, ajustant ainsi la difficulté pour ne pas transformer les missions en promenade de santé. Les champs de bataille se transforment ainsi rapidement en véritables scènes de chaos, et obligent là encore à s’organiser et à s’entendre pour s’en sortir sans trop de bobos. Là encore, les compétences des différentes classes peuvent s’avérer complémentaires, et la possibilité d’infliger des malus aux ennemis se révèle d’autant plus efficace pour un résultat hautement satisfaisant, limite grisant. D’autant que les compétences sont parfois superbement réalisées et l’enchaînement d’attaques magiques ne font quasiment jamais souffrir le framerate.

Des combats intenses qui rappellent rapidement la franchise Gears of War pour son côté cover-shooter, avec une dimension encore plus dynamique qui fait office de grosse valeur ajoutée. Ajoutons à cela une grosse partie dédiée au loot, qui rappelle cette fois-ci plutôt des franchises comme Diablo, Destiny ou The Division. Pas vraiment de folie de ce côté, les développeurs de People Can Fly ont inclus cette aspect de manière très classique avec le code couleur habituel qui pousse le joueur à augmenter son équipement et ses armes en tentant de récupérer du stuff légendaire. Un but motivant qui n’abuse pas trop du concept non plus dans les premières heures du jeu pour laisser le joueur se concentrer sur l’aventure.

OUTRIDERS

Une fois celle-ci terminée, c’est le moment d’aller chercher le meilleur équipement possible en revanche, notamment grâce aux Expéditions. Uniquement accessibles après la défaite de l’ultime boss, ces missions usent un prétexte un peu bateau pour s’engager dans des enchaînements de zones bourrées de vagues d’ennemis. Avec des environnements inédits, qui viennent compléter une palette déjà énorme de biomes différents (forêt, ruines, volcan, montagne enneigée, désert, etc…) et de panoramas parfois splendides, les développeurs invitent clairement les joueurs à étirer la durée de vie du jeu au-delà de la campagne. Même chose avec les nombreuses quêtes annexes présentes dans le jeu, souvent bien scénarisées et accessibles dès la fin de chaque zone semi-ouverte. Celle-ci apporte une vraie profondeur au titre, et l’invite clairement à se détacher de la quête principale en réalisant des missions de chasse, en tuant cible à éliminer ou en souhaitant en découvrir plus sur l’histoire des Altérés.

De longues heures de jeu en prévision donc, un peu gâchée par des débuts chaotiques du titre face au succès rencontré auprès des joueurs. Il faut dire que Outriders a également eu la bonne idée de s’adresser à un très large public avec un système de World Tier qui augmente progressivement la difficulté du jeu selon le niveau, et notamment le nombre de morts, du joueur. Avec 15 niveaux de difficultés au total, autant dire que tout le monde y trouvera son compte, avec la possibilité de baisser cette difficulté à tout moment, avec pour seule contrainte le fait d’obtenir du loot moins intéressant que dans les niveaux supérieurs. Une idée motivante pour les uns qui chercheront à toucher le Graal en débloquant la difficulté maximale, et peu frustrante pour les joueurs qui souhaitent avancer sans trop se prendre la tête.

8/10
Oui. Outriders est une excellente surprise. Les développeurs de People Can Fly livrent sans doute leur projet le plus réussi jusqu'à présent avec un titre méchamment nerveux qui, sans être foncièrement très original, parvient à montrer une vraie alchimie et une grande maîtrise dans le mélange des genres. En plus de cela, il affiche clairement sa volonté de satisfaire aussi bien les novices que les experts du cover-shooter-looter. Un plaisir à consommer façon pop-corn, sans aucune minute de répit, et encore plus savoureux avec d'autres joueurs.

+

  • Campagne qui monte en puissance
  • Gameplay ultra nerveux
  • Dimension coopérative intéressante
  • Accessible à tous les niveaux de joueurs
  • Compétences intenses et spectaculaires
  • Système de loot simple mais efficace
  • Bestiaire très diversifié
  • Parodie de série B qui prête à sourire

-

    • Level-design monotone
    • Outil de personnalisation limité
    • Connexion obligatoire même en solo
    • Chargements assez longs sur One X