Test : Rainbow Six Siege sur Xbox One
Refonte de la franchise ou non, on ne change pas les ingrédients chers à Tom Clancy : une menace terroriste pèse sur le monde libre et les différents services spéciaux sont les derniers remparts de l’humanité. Pour se défaire de cette menace, nous pourrons compter sur les forces spéciales de pas moins de cinq pays représentés. En passant par l’Angleterre avec les SAS, les États-Unis avec le FBI SWAT, la France avec le GIGN sans oublier la Russie avec les SPETSNAZ et pour finir l’Allemagne avec le GSG 9. Pour chacun de ces pays, nous aurons droit à quatre opérateurs qui se répartissent par deux en attaque et deux en défense. Chaque protagoniste a ses propres traits physiques, ses compétences ou accessoires spécifiques comme les différents explosifs, les brouilleurs mais aussi la possibilité d’espionner les ennemis avant de lancer son attaque et bien d’autres encore qui seront à utiliser avec parcimonie tout au long de vos parties. Au-delà de leurs spécialisations, Il faut compter aussi sur des équipements particuliers : certains peuvent emporter avec eux des grenades flash, d’autres des explosifs ou encore des barbelés.
Pour donner une marge de progression au titre, vous devrez acheter les opérateurs avec des points de renommée que l’on gagne dans tous les modes de jeu et aussi en accomplissant des défis. Si le premier de chaque pays est assez facile d’accès le dernier verra son coût multiplié par quatre. Il faudra bien analyser les compétences de chacun d’entre eux afin d’établir vos priorités suivant vos affinités pour le mode multijoueur. Afin de compléter le tableau, vous aurez l’opportunité d’acheter des équipements et des skins, cela dans le but d’améliorer vos armes. Là où il vous faudra une centaine d’heure de jeu pour débloquer tous les opérateurs et de les équiper selon vos souhaits, le jeu propose un système assez pervers pour réduire ce laps de temps : Il est ainsi possible d’utiliser des boosters. Ce système, issu des jeux free to play vous permet – contre de l’argent bien réel – d’augmenter de 50% les points de renommée gagnées lors de vos parties. Même si rien n’oblige à les acheter, il en reste pas moins regrettable de voir ce genre de pratique dans un jeu vendu au prix fort.
« Une menace terrorisme pèse sur un monde libre et le rempart proposé sera les différents services spéciaux, le tout est amener en début de jeu dans un écrin légèrement scénaristique »
En tant qu’introduction pour vous familiariser avec le jeu, les développeurs ont eu la bonne idée de mettre en place un didacticiel appelé « situation ». Ces missions, au nombre de dix pour autant de cartes présentes dans le jeu, vous sont proposé dans trois modes de difficulté, allant de facile à réaliste. Elles permettent de prendre en compte la dimension du jeu et d’utiliser la plupart des gadgets afin de vous donner un aperçu de la profondeur du gameplay avant de vous attaquer au multijoueur. En passant par la libération d’otage mais encore le désamorçage de bombe et la sécurisation de zone, nous comprenons vite que le jeu se résume à l’attaque/défense. Chaque didacticiel comporte trois objectifs qui permettent de pimenter le tout. S’ensuit le célèbre mode chasse aux terroristes cher à la licence où l’on aura l’occasion de passer par un matchmaking pour trouver jusqu’à quatre autres joueurs afin de coopérer avec eux pour nettoyer une zone ou en se la jouant loup solitaire.
Sans révolutionner le genre, le gameplay se permet quelques originalités, comme permettre de se pencher sur le côté gauche ou droit avec un simple appui sur le stick du côté correspondant. Comme dans les anciens épisodes il est possible de se coucher ce qui, en soi, n’est pas une révolution. Mais cette fois, suivant notre position avec un obstacle, nous pouvons nous retrouver sur le dos. Ainsi nos pieds dépassent souvent de notre cache mais cela évite de voir ses jambes coupées à travers un mur.Néanmoins, cela n’empêche pas le jeu de rencontrer quelques bugs graphiques : il nous est arrivé plusieurs fois de voir des armes ou des pieds dépasser de certains murs révélant ainsi la cache d’un adversaire qui avait bien pris soin de préparer notre arrivée. Il faut être honnête, ces bugs ne sont pas légion et la partie graphique tient la dragée haute avec un des meilleurs moteurs de destruction qui nous a été présenté jusqu’à aujourd’hui : la plupart des objets qui composent le décor se détruisent. Chaque arme possède son propre niveau d’impact et certains murs ou planchers se détruisent plus facilement que d’autres. Il existe quand même une légère exagération sur les coups de crosses qui détruisent les barricades comme s’ils étaient en polystyrène. Mais il est évident que c’est dans le but de fluidifier le gameplay, cela pour éviter de passer une heure entière à détruire une simple porte. En terme d’ambiance sonore, les armes ont un très bon rendu et la spatialisation permet de savoir par où arrive un ennemi avec ses bruits de pas qui, eux-même, changent d’intensité suivant la position accroupie ou debout et suivant votre rythme de marche.
« la partie graphique tient la dragée haute avec un des meilleurs moteur de destruction qui nous a été présenté jusqu’à aujourd’hui : la plupart des objets qui compose le décor se détruise »
Nous en venons à ce qui fait le sel de la franchise Rainbow Six : le mode multijoueur. Celui-ci se divise en trois avec des matchs simples, classés et aussi de pouvoir créer des parties entièrement personnalisées. Pour ces dernières, il vous sera offert l’occasion de sauvegarder votre configuration de partie et y paramétrer jusqu’au moindre détail sans oublier la possibilité – devenue une denrée rare de nos jours – de pouvoir se passer du Xbox Live pour jouer en LAN. Lors de la préparation d’une partie, il vous est donné le choix de votre agent entre dix différents pour un maximum de cinq joueurs par équipe. Un choix qui se fait avec rapidité puisqu’en effet, nous ne pouvons pas avoir deux fois le même opérateur lors d’une partie : «Premier arrivé premier servi» en somme. Au commencement d’une partie en attaque, vous devrez piloter un drone roulant radiocommandé avec une caméra pour réussir à localiser l’équipe ennemie sur la carte. Pendant ce même laps de temps, l’équipe en défense s’occupe de barricader la zone en renforçant certains murs fragiles, en posant des mines ou encore du barbelé etc… Dès cet instant, la cohérence d’équipe commence. S’ensuit l’assaut où le fait de se la jouer cavalier seul résulte inexorablement par une mort certaine. A la fin de votre mission, les rôles sont inversés et il vous faudra choisir un autre agent. L’équipe vainqueur est la première qui remporte trois parties. Ubisoft ayant tout misé sur ce mode multijoueur – du fait de l’absence d’une campagne – on est en droit d’en attendre du lourd mais la réalité n’est, malheureusement, pas aussi idyllique que cela. En effet, le plaisir de jeu et les sensations sont bien présents lors des assauts rudement menés. Mais ne se veut, au final, qu’une petite partie de votre temps de jeu. Il est dommageable de constater que le temps passé dans les menus entre chaque round ou lors des recherches de parties (quand celle-ci ne plante pas) soit trop important. C’est d’autant plus frustrant quand on sait que le jeu a bénéficié de nombreuses phases bêta avant sa sortie. Gageons que cela soit seulement un défaut de jeunesse et que les développeurs s’y attèleront rapidement.
+
- Ambiance captivante
- Escarmouches enivrants
- Moteur de destruction au top
- La présence d'un mode LAN, rare de nos jours
- L’oubli d’un scénario insipide
- Cartes très bien pensées
- Du contenu gratuit pour la première année
-
- Netcode multijoueur pas au top
- Quelques bugs graphiques
- Manque de rythme entre les manches
- Modèle économique proche du free-to-play pour un jeu payant
- Que de l’attaque/défense