Test : Reveil sur Xbox Series X|S
Mais quel cirque !
Après avoir passé un menu sobre, depuis lequel on peut déjà contempler une grande maison étrange qui en dit long sur l’atmophère du titre, Reveil entraine le joueur dans un lieu inconnu. C’est surtout l’occasion de suivre les premiers pas de Walter Thompson dans un monde teinté d’un rouge inquiétant, avec quelques indications toutes simples concernant les commandes du jeu. Comme tout bon walking-simulator qui se respecte, il n’y a pas besoin d’être un as de la manette pour bien le prendre en main puisqu’on incarne un personnage à la première personne dont les déplacements se gèrent avec le stick gauche et le stick droit. Pas de mécaniques compliquées donc, pour un genre qui repose essentiellement sur le scénario et l’ambiance, à l’image de titre comme Layers of Fear (2016), What Remains of Edith Finch (2017) ou encore In Sound Mind (2021), qui font partie de ses représentants les plus connus. Autant dire que si vous êtes clients de ce type de jeu, Reveil devrait vous parler.
Après une petite introduction déjà bien déroutante, l’aventure débute réellement avec un réveil compliqué pour Walter, mal de tête en prime. C’est le milieu de la nuit et les choses ne lui semblent pas tout à fait habituelles, à commencer par le fait que la chambre où il se trouve est fermée, sans que la clé ne soit sur la porte. Après une petite exploration de la pièce, et des interactions avec des éléments qui nous en apprennent déjà un peu plus sur qui nous sommes, il faut déjà trouver le moyen d’aller explorer le reste de la maison. Une fois passée cette première étape, vient rapidement la première énigme, accompagnée de phénomènes inexpliquées qui perturbent nécessairement notre perception des choses. Rêve ou réalité, le joueur se retrouve déjà perdu dans cet univers qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. Ce qui est certain, c’est que les quelques énigmes à résoudre tout au long de l’aventure sont toujours très intéressantes et très intelligentes. Ni trop simples, ni trop compliquées, elles se déroulent généralement en plusieurs étapes et il suffit bien souvent d’observer autour de nous pour trouver des indices, le sens logique permettant ensuite de s’en sortir sans trop de problème. Le titre offre de véritables satisfaction au joueur dans la résolution de ces énigmes et on aurait aimé en avoir un peu à se mettre sous la dent tout au long de l’aventure.
Côté exploration, en plus des commandes de bases citées plus haut, Walter peut courir, s’accroupir et sélectionner certains éléments du décor. A la différence de la plupart des jeux du genre, les développeurs ont eu l’idée de conditionner la validation de certaines interactions à la nécessité d’utiliser le stick droit pour tirer ou pousser une porte, ou pour tourner une valve à droite ou à gauche. Cela rajoute une bonne dose d’immersion en aidant le joueur à se sentir réellement au centre de cette aventure. C’est toutefois imparfait dans le sens où on sent rapidement que le titre a avant tout été pensé pour être joué au combo clavier/souris, ce qui rend certaines interactions peu naturelles. C’est parfois frustrant, surtout lorsque le contexte demande d’être rapide et efficace.
Car Reveil ce n’est évidemment pas qu’un thriller psychologique dans lequel vous devez enchainer les phases d’exploration linéaires et les énigmes. Au contraire même, le cœur du jeu se situe avant tout sur son ambiance et ce n’est certainement pas pour rien que les développeurs allemands de Pixelsplit ont choisi le cirque comme décor principal. Un environnement capable d’ébahir les plus jeunes par ses spectacles d’acrobates, mais aussi d’installer un gros malaise lorsque les petits rigolos au nez rouge ont décidé de virer à la psychopathie. Ne vous y trompez toutefois pas, Reveil ne tire pas vraiment sur les grosses ficelles et les mauvais clichés du genre. Le titre nous embarque dans une ambiance totalement maitrisée qui bénéficient de jeux de lumière qui servent totalement l’action et le scénario. Sans virer dans l’horrifique même si quelques jump scares gentillets font partie intégrante de la volonté de déstabiliser le joueur, le titre parvient à installer tout doucement une atmosphère pesante qui oblige à se tenir en alerte constamment. Tout est fait pour rendre l’expérience à la fois inconfortable et surprenante, tandis que l’aspect particulièrement scripté du jeu lui offre également ses meilleurs moments de tension.
Dernière facette du jeu, Reveil inclut de rares confrontations, avec la nécessité de fuir ou de se la jouer infiltration. C’est peu de dire que ces moments sont plutôt stressants, et c’est d’autant plus le cas lorsqu’on se retrouve dans une forêt en pleine nuit avec une simple lampe torche pour tenter de se repérer. De quoi rappeler un certain Blair Witch. Globalement le titre est un peu court puisqu’il nous a fallu environ quatre heures pour en venir à bout, en incluant justement ces passages angoissants qui peuvent se conclure en Game Over. Une fois terminé, le titre incite à la rejouabilité avec cinq fins à débloquer via la scène finale, tandis que les collectibles bien planqués seront une bonne occasion de refaire les cinq chapitres pour repartir fouiller chaque recoin du jeu.
Techniquement, sur Xbox Series X le jeu tient parfaitement la route et on peut même dire que le moteur Unity fait des merveilles avec des environnements fouillés et des effets de lumière plutôt réussis, exception faite des ombres qui se montrent en dessous du reste. Rien à redire non plus sur l’ambiance sonore absolument parfaite, qui parvient à faire monter la tension dans les instants critiques. Pour finir, il est important de préciser que tous les textes sont traduits en français, tandis que les voix sont en anglais. C’est d’autant plus appréciable que l’écriture est particulièrement soignée, au point de faire écho à quelques oeuvres cinématographiques tirées de la filmographie de réalisateurs tels que Christopher Nolan ou Martin Scorsese.
+
- Ambiance parfaite
- Scénario plein de rebondissements
- Très bon rythme
- Enigmes très bien trouvées
- Un peu de rejouabilité
- Techniquement très correct
-
- Pas toujours très précis à la manette
- Ombres pas terribles