Jeux

RoboCop: Rogue City

Action | Edité par Nacon | Développé par Teyon

8/10
One : 02 novembre 2023 Series X/S : 02 novembre 2023
31.10.2023 à 10h01 par - Rédacteur en Chef

Test : RoboCop: Rogue City sur Xbox Series X|S

Le meilleur Détroit

Nacon a vécu une année compliquée entre la perte des droits de la licence WRC, le fiasco Gollum et le report de Test Drive Unlimited: Solar Crown. Mais tout n'est pas perdu pour l'éditeur français qui dégaine RoboCop: Rogue City, un titre imaginé par les développeurs polonais de Teyon. Après Rambo et Terminator, le studio de Cracovie s'attaque à un autre mythe des années 80 en transposant les aventures d'Alex Murphy, toujours bien décidé à nettoyer les rues d'un Détroit futuriste, gangrénées par le crime.

Franchise culte née à la fin des années 80, RoboCop s’est offert une trilogie initiée par l’excellent Paul Verhoeven, mais aussi un dessin animé diffusé en 1988 – soit un an après le premier film -, une série de comics écrits par Franck Miller et même un jeu vidéo sorti sur la première Xbox en 2003. Une adaptation franchement ratée, qui a contribué au passage à la fermeture définitive de l’éditeur français Tidus Interactive. Alex Murphy, est donc de retour après un long sommeil. Dans RoboCop: Rogue City, le joueur incarne cet agent de police décédé en mission puis ressuscité dans le cadre d’un programme expérimental destiné à créé un super-flic, mi-homme, mi-machine. Le titre prend la forme d’un jeu de tir à la première personne, exactement comme l’adaptation sortie il y a 20 ans. Un choix logique, pour un projet concocté cette fois-ci par les développeurs polonais de Teyon, un studio qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’on lui doit des jeux comme Rambo ou Terminator, d’autres icones des années 80.

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Assez simple, le scénario n’implique pas de connaitre la franchise sur le bout des doigts, loin de là. L’histoire reprend quelques éléments du premier film, tout en faisant écho à la trame scénaristique de RoboCop 2, avec des rues rongées par une drogue surpuissante, le Nuke, et un contexte politique qui oppose la Mairie de Détroit à une organisation para-militaire qui souhaite prendre le contrôle de la ville en souhaitant raser les quartiers pauvres. De facto, le tout reste cohérent avec l’univers, avec même quelques rebondissements qui permettent de tenir le joueur en haleine tout au long de l’aventure. Le titre se découpe en plusieurs chapitres, pour finalement dérouler son scénario comme un long film, avec ses temps forts et ses temps calmes, pour un mélange d’action et de moments plus centrés sur Alex Murphy et sa place au sein du commissariat de police.

Car avant de partir en mission, RoboCop doit effectuer les tâches du quotidien, au même titre que ses collègues de travail. Pour cela, des quêtes secondaires facultatives peuvent être remplies, avec des personnes à placer en cellule de dégrisement par exemple, ou des remplacements à effectuer à l’accueil du commissariat. C’est également le lieu idéal pour s’entrainer au tir et se familiariser avec notre Auto-9, le flingue emblématique de notre super-flic. Les développeurs ont eu à coeur de retranscrire l’ambiance des films, en reprenant évidemment le côté dystopique de la franchise, avec des décors et objets qui rappellent les années 80 tout en incorporant des avancées technologiques anachroniques. De quoi offrir un certain cachet au titre qui offre une approche futuriste durant les phases de tirs, mais au milieu des écrans cathodiques, dans une salle d’arcade ou dans un vidéoclub. Ceux qui se souviennent des films retrouveront également les traits des acteurs de l’époque, notamment par le biais des personnages de notre coéquipière Anne Lewis et du Capitaine Warren Reed.

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L’ambiance old-school est bien présente, et on la retrouve pleinement au niveau du gameplay, avec des sensations qui rappellent les FPS parus entre la fin des années 90 et les années 2000. C’est profondément nerveux, et le feeling arme en main est excellent. Les développeurs de Teyon sont parvenus à parfaitement retranscrire le poids et la puissance de l’Auto-9, tout en offrant une visée souple, complétée par les options d’identification des différentes menaces à l’écran. Incarner Alex Murphy est un vrai plaisir, et sans doute un véritable accomplissement pour tous ceux qui se rêvaient en RoboCop depuis de nombreuses années. En plus de flinguer à tout va, avec la possibilité de récupérer des armes lâchées par les ennemis dont un fusil à pompe, ou une mitrailleuse lourde, il est également possible de se saisir de certains éléments du décor pour les balancer sur des ennemis, comme des bonbonnes de gaz, des réservoirs d’essence, des bennes à ordure ou même des adversaires pour les balancer sur leurs collègues. Les gunfights procurent un certain plaisir coupable et donne envie d’en découdre.

Même si l’on incarne un homme recouvert de métal, RoboCop n’est pas invincible, loin de là. Le joueur dispose d’une jauge de vie qui peut descendre assez vite si le joueur s’expose trop. Pas de système de couverture, mais une jauge de vie qui remonte automatiquement de quelques points si le joueur parvient à se protéger sur un petit laps de temps. Dans les cas les plus critiques, il est également possible d’utiliser des charges de récupération capables de remplir cette jauge, tandis que des capacités spéciales comme un bouclier temporaire et l’activation d’un slow-motion sont des atouts à ne pas négliger. Quatre modes de difficulté sont proposés dès le départ pour adapter l’expérience de jeu à tous les types de joueurs, du novice au plus expérimenté, avec un mode difficile franchement abordable à l’exception peut-être de l’ultime boss. Le bestiaire est particulièrement varié et s’épaissit à mesure de la progression dans l’aventure, tandis qu’il est possible d’augmenter certaines statistiques de notre héros, par le biais de points de compétences à récupérer en gagnant de l’expérience, et en remplissant des cartes mères capables de renforcer les performances de l’Auto-9. Le sentiment de puissance s’en trouve alors renforcé, tout en apportant une aide supplémentaire pour ne pas finir dans le bac à métaux de la déchetterie.

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Pour souffler entre deux missions, et en dehors des tâches ingrates offertes par le commissariat, il est possible de se promener sur une petite carte ouverte dans les rues de Détroit. On regrette que ces déplacements en ville soient si pénibles, en dépit d’un quartier à explorer particulièrement réduit. C’est toutefois l’occasion de répondre aux attentes des habitants, mais aussi de les verbaliser ou de les rappeler à l’ordre. Il est alors possible de mettre un PV à une voiture en stationnement gênant, ou à un inconscient en train de fumer dans une station-service. Plus consistantes, quelques missions annexes disposent de leur propre petit scénario, avec la recherche d’un chat dans une cave ou une embrouille suite à l’emprunt d’une VHS au vidéoclub du coin. Des missions à prendre parfois au second degré, qui ont le mérite de s’inscrire parfaitement dans cette ambiance qui n’hésite pas à faire sourire par quelques dialogues pleins d’humour, tout en offrant un peu plus d’épaisseur à la durée de vie. A ce sujet, comptez une huitaine d’heures en ligne droite, auxquelles on peut ajouter 3 à 4 heures en incluant les quêtes annexes.

Techniquement, RoboCop: Rogue City est sans doute le jeu le plus abouti de Teyon avec des graphismes parfois impressionnants, notamment en ville. De jour comme de nuit, le jeu reproduit parfaitement l’ambiance d’un quartier gangréné par le crime, tout en laissant apparaitre des reflets tout à fait crédibles dans les flaques d’eau crasse, pour un tout qui donne régulièrement envie de se poser pour prendre quelques photos. Les intérieurs sont également très bien réalisés, et d’autant plus quand le sang d’un ennemi vient gicler sur un mur ou quand les environnements s’effritent peu à peu sous les impacts de balle. De même, les explosions rappellent bien les films d’action de l’époque, avec une certaine démesure capable de faire rougir Michael Bay. De quoi contraster avec des animations franchement datées par moment, alors que les visages et le modèle 3D de RoboCop ont profité d’un soin tout particulier de leur côté. La musique a également bénéficié d’une grande attention pour nous transmettre à nouveau l’atmosphère des films des années 80/90. Pour finir, un mode Performance et un mode Qualité sont disponibles sur Xbox Series X, sans qu’aucune chute de framerate ne soit venue gâcher l’expérience de jeu. De manière plus générale, les bugs sont aux abonnés absents, à l’exception d’un crash qui nous a obligé à redémarrer le jeu.

8/10
RoboCop: Rogue City est une excellente surprise qui ravira à coup sûr ceux qui ont aimé l'univers entamé par Paul Verhoeven à la fin des années 80. On y retrouve toute l'ambiance de l'époque, dans un FPS qui offre un véritable sentiment de puissance, tout en reproduisant une violence volontairement excessive. L'adaptation des aventures du super-flic de Détroit est sans aucun doute le meilleur jeu de Teyon à ce jour, notamment grâce à son gameplay maitrisé, mais aussi par la qualité de sa réalisation, à quelques défauts près.

+

  • Gameplay ultra nerveux
  • Très solide techniquement
  • Missions annexes originales
  • Univers respecté
  • Gros feeling old-school

-

    • Animations datées
    • Déplacements en ville barbants