Jeux

Shikhondo – Soul Eater

Shoot'em up | Edité par Digerati | Développé par Deer Farm

8/10
One : 28 August 2018
28.08.2018 à 17h34 par - Rédacteur

Test : Shikhondo – Soul Eater sur Xbox One

Shi.. Cago ! Shi..que sans provision ! Shi… Kaka ! Perdu, tu sors !

S’il n’y pas si longtemps que ça on pouvait jouer à des shoot’em up sur Xbox 360 jusqu’à y laisser la peau des doigts, les temps ont changé : le genre se développe maintenant principalement sur PC tandis que le grand Cave n’a plus rien produit depuis Dodonpachi Sai Daiôjô. Heureusement pour nous qui n’avons pas encore succombé à l’abandon et la prise de brique rose pour manger moins de boulettes, voilà que débarque sur Xbox One Shikhondo – Soul Eater. Il serait bien dommage de l’ignorer tant il semble avoir tous les atouts d’un bon bullet hell comme on l’aime. Si on allait vérifier ça ?

Disponible sur PC depuis plusieurs mois, le shoot’em up de Deer Farm arrive donc sur Xbox One avec Nephilim Game Studios à l’adaptation et Digerati du côté éditeur. Né en Corée du Sud, Shikhondo – Soul Eater nous propulse dans un univers largement inspiré par les mythes et croyances orientales, japonaises notamment, pour justifier le combat à venir à grands coups de boulettes. La planète a été envahie par une armada de démons revenus des tréfonds de l’enfer et il appartient à deux jeunes femmes de nettoyer ce grand bazar. Elles, dont on ne sait pas grand-chose, se nomment The Reaper (n’ayez pas peur) et… La fille. Voilà, comme ça c’est simple. Le long de cinq stages, Shikhondo – Soul Eater défile à la verticale dans des environnements qui rappellent instantanément Guwange de Cave ou plus largement les titres de la saga Touhou. C’est coloré, on à l’impression de survoler des aquarelles tout droit venues du Japon. Ca serait presque poétique si ne venaient pas se coller par-dessus des monstres en pagaille.

shikhondo test 2

Poupées glauques, masques de démons, spectres et autres joyeusetés estampillées Asie sont de la partie. Si l’on peut regretter un certain manque de variété dans le bestiaire classique, le quintet de boss a vite fait de rattraper le coup. Cinq boss pour autant de femmes qui se plaisent d’abord à apparaitre sous une forme relativement douce, avant de se transformer en bêtes immondes pour la seconde partie du combat. Vraiment immondes. Il y a dans les boss de Shikhondo – Soul Eater à la fois quelque chose d’artistique et de dérangeant, comme quand une paire d’arguments XXL se mélange à une tête d’animal qui aurait percuté un poids-lourd par exemple. Mention spéciale au premier des boss dont on se demande encore ici à l’aide de quoi il envoie ses boulettes (est-ce son buste vu du dessus et détaché de sa tête ou… hum… Autre chose ?). Dans l’ensemble Shikhondo – Soul Eater est un shoot’em up agréable à regarder, où le décor et les ennemis se superposent intelligemment pour ne pas gêner la lecture du jeu (les ennemis et leurs tirs apparaissent de manière bien plus nette que les environnements). Il est aussi fluide la plupart du temps, même si on ne se plaint pas de toute façon de la présence d’un petit ralentissement quand l’écran devient surchargé de boulettes. Ca aide.

shikhondo test 1

Pour occire tout ce beau monde, chacun des deux personnages dispose de son mode de tir, étendu pour l’un et resserré pour l’autre mais disposant cependant de deux modules qui peuvent se séparer de l’ensemble et aller chercher des ennemis à l’autre bout de l’écran. Dans les deux cas, une pression sur la gâchette droite permet de concentrer le tir, tout en ralentissant les mouvements du personnage. On maitrise ainsi beaucoup mieux le slalom, mais pas que : en utilisant cette fonction au plus près des tirs ennemis, on charge une jauge de « récupération d’âmes » qui une fois pleine permet de délivrer environ six à sept secondes d’un tir puissant. Pour compléter le tableau, il faut savoir que récupérer un maximum d’âmes permet de véritablement faire la différence sur le score final. Pour réussir correctement une partie de Shikhondo – Soul Eater, il est donc nécessaire de prendre des risques, d’aller au plus près du danger pour remplir la jauge d’âmes le plus souvent possible. On dispose par ailleurs de quatre bombes au départ qui elles aussi, si elles sont bien utilisées (c’est-à-dire au moment où l’écran est le plus chargé en boulettes et que le tir spécial est activé) permettent de faire exploser le compteur de score. A la fin de chaque niveau, on a droit à une récompense : une vie ou une bombe. Le choix n’est pas toujours évident, selon que l’on privilégie la survie ou le score.

shikhondo test 3

Avec un tel système de scoring, à la fois simple à comprendre et engageant, Shikhondo – Soul Eater est un shoot’em up vraiment agréable. Il est d’ailleurs à conseiller aux joueurs qui voudraient expérimenter le genre, encore plus que Ghost Blade HD que nous avions désigné comme tel ici-même. En plus de quatre modes de difficulté bien dosés à partir d’une base « normal » relativement accessible pour le genre, Shikhondo – Soul Eater propose un mode novice, la possibilité de jouer à deux en écran partagé ou encore un mode Boss Rush pour se faire au mieux la main face à ces ennemis qui peuvent être difficiles à manœuvrer dans certains cas. C’est d’ailleurs le principal reproche qui est fait à Shikhondo – Soul Eater : si les niveaux sont un peu courts mais néanmoins gérables, les combats de boss sont trop longs. Les deux derniers en particulier. On a l’impression de combattre des sacs à PV, ce qui rend quelques moments particulièrement tendus. On pense entre autres au boss de fin, dont un pattern en particulier se révèle extrêmement difficile à lire et risque de frustrer plus d’un joueur qui tente le 1CC (venir à bout du jeu sans utiliser de crédit). Mais dans l’ensemble, l’expérience est très bonne, prenante, sur fond de musiques électro/dubstep qui colle parfaitement à l’ambiance.

8/10
Non seulement Shikhondo – Soul Eater a quelque chose de rare en se posant que le représentant d’un genre en perdition sur Xbox One mais il se paye surtout le luxe d’être un très bon danmaku. C’est joli, l’ambiance est au rendez-vous, les modes de difficulté sont nombreux et devraient permettre à tout un chacun d’y trouver son compte. Tout cela reposant sur un système de score bien fichu et particulièrement motivant. Dommage que le bestiaire soit un peu limité et que surtout certains combats de boss puisse un peu décevoir, entre quelques patterns mal pensés et une trop grande résistance de la part de l’ennemi. Quoi qu’il en soit, on recommande Shikhondo – Soul Eater à tout bon amateur du genre qui se respecte.

+

  • Système de scoring motivant
  • Belle réalisation
  • Prise en mains agréable et précise
  • Adapté à tous les niveaux
  • Ambiance asiatique qui fait mouche…

-

    • … En dépit de quelques choix… Particuliers
    • Boss trop résistants
    • Quelques patterns étranges, dont un insondable
    • Bestiaire un poil trop juste

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