Test : Warhammer: Chaosbane sur Xbox One
Chaud cachaos
Magnus, meneur de la grande reprise en main du destin du camp du bien face aux hordes des ombres, et désormais empereur, est frappé d’une malédiction. Il court à sa perte et avec lui pourrait s’effondrer ce qu’il reste d’un monde accablé par la guerre et la présence de l’ennemi sur ses terres. En coulisses, une mystérieuse sorcière fomente un coup d’éclat qui mettrait définitivement un terme au règne de Magnus. Il s’agit donc de la débusquer et de lui couper les jambes, dans tous les sens du terme. Il nous appartient de sonner la charge aux commandes de l’un des quatre personnages/classes disponibles : soldat équilibré, elfe équipée d’un arc, mage qui fait le boulot de mage et celui que nous avons utilisé pour l’essentiel de ce test, un nain particulièrement brutal avec une hache dans chaque main. Chaque personnage dispose de ses propres lignes de dialogue et des doublages qui vont avec (en anglais et plutôt bons) mais dans tous les cas, ne vous attendez pas à vivre une aventure passionnante pour son scénario, une mise en scène quelconque ou de véritables surprises. La malédiction du pauvre Magnus n’est qu’un prétexte pour enchaîner les missions depuis l’un des quatre petits hubs qui se déverrouillent progressivement. Et qui brillent par leur inutilité. On apprécie du coup leur modeste taille puisque de toute façon, la seule chose à y faire est de valider le début ou la fin d’une mission en parlant à un PNJ (qui prend un malin plaisir à changer de position entre deux missions), ranger le loot dans un coffre ou s’il n’a plus d’utilité, le donner au représentant de la guilde. Au bout d’un certain nombre de donations, celui-ci vous récompensera par divers objets plus ou moins utiles. Ne cherchez pas de boutique ou de parlote avec les PNJ qui se contentent d’être là… Et voilà.
L’essentiel du temps de jeu, c’est sur le terrain qu’on le passe avec un objectif simple et précis : déboîter tout ce qui se dresse entre nous et notre objectif. Et pour le coup, Warhammer : Chaosbane parvient sans trop de mal à fournir une bonne dose de plaisir délicieusement bourrin. A l’attaque de base viennent se greffer au rythme des montées de niveaux des compétences diverses (attaque, défense, soutien) ; leur utilisation repose sur une barre dédiée qui se remplit à mesure que l’on assène des coups classiques. L’idée est donc simplement d’enchaîner les deux types d’actions en prenant soin du rythme avec lequel on recoure aux capacités spéciales, pour donner naissance à un joyeux bordel sanglant qui voit les ennemis se presser par dizaines contre les armes du héros. La baston est alors cadencée au rythme des hectolitres de sang versé et du butin qui s’écrase au sol. C’est vif, il y a du monde à l’écran et (ici sur Xbox One X) le framerate ne bronche pas d’un poil de la barbe d’un nain. Les montées de niveau se font rapidement et les compétences, actives comme passives, se débloquent à vitesse grand V, si bien que l’on prend un malin plaisir à exterminer les ennemis jusqu’au dernier avec tout ce qui nous est permis d’essayer. En termes de jouabilité, Warhammer : Chaosbane est un hack’n’slash plaisant d’autant que les choses sont plutôt bien pensées pour la manette. L’essentiel des compétences utilisables à la fois (il y a un plafond) tient parfaitement bien sur tous les boutons du pad et ne demande pas de manipulation tortueuse. Il en va de même pour les menus, très fournis en informations au regard des objets et compétences mais tout à fait consultable sans soucis. Pensez tout de même à ne pas vous mettre trop loin de l’écran, parce que oui, c’est écrit en tout petit.
Le dynamisme de Warhammer : Chaosbane, son ambiance plaisante et surtout la possibilité de jouer à quatre, même en local, en font un titre plutôt agréable à parcourir. Avec sa dizaine de niveaux de difficulté proposés il est d’ailleurs accessible aux novices et peut constituer sur l’ensemble de ses qualités une porte d’entrée intéressante vers le genre. Il est valable de ce point de vue oui, mais peut-être beaucoup moins pour le joueur aguerri tant il y a de choses qui fâchent. Commençons par celles qui gêneront un peu tout le monde : des égouts aux montagnes enneigées en passant par une forêt et même la demeure du mal, Warhammer : Chaosbane est certes un titre techniquement propre et surtout bien inspiré artistiquement. La patte Warhammer fait mouche et on prend du plaisir avec les yeux aussi, grâce notamment à une gestion des éclairages d’une justesse rare. Cela dit, quatre zones véritablement distinctes, trop peu diversifiées dans chacune de leur « catégorie » et pas franchement aidées par une génération aléatoire finalement pas si aléatoire que ça (on a vite fait de reconnaître certaines portions de map), c’est peu. C’est même barbant lorsqu’on la visite pour la dixième fois. Et pourtant ! En dépit d’une certaine redondance, Warhammer : Chaosbane est un jeu qui se plie en dix heures tout au plus. Dix heures, quatre univers et autant de boss plus tard, on se dit qu’il manque un petit quelque chose à cette aventure principale. Le bestiaire est limité, redondant et n’offre que trop peu d’affrontements avec des bêtes plus féroces que la moyenne. Le loot est généreux, le gain d’expérience aussi, ce qui nous a conduit à boucler l’aventure en alternant normal/difficile et parfois très difficile avec un personnage presque rendu à son niveau maximum (50). Tout cela en se cantonnant aux missions principales.
Dans Warhammer : Chaosbane, le butin est généreux et on trouve de quoi étoffer son équipement et grappiller quelques points d’efficacité à peu près tous les deux mètres. Le loot standard disparaît rapidement au profit de la strate supérieure puis on commence tout aussi promptement à chopper quelques pièces rares, à améliorer si besoin. Bref, on ne sent jamais vraiment en manque, d’autant que pour ce qui est de remplir « l’arbre des Dieux » et gagner de nouvelles compétences ainsi que des points bonus (attaque, critique, santé, régénération de l’énergie, etc), les gemmes correspondantes ne manquent pas de tomber à chaque ennemi vaincu. Une fois le boss de fin plié, on se retrouve alors face à un jeu qui manque encore d’arguments pour nous faire rester plus de quelques heures, soit le temps qu’il faut pour chopper des pièces de type « héroïques », accomplir quelques rushs de boss ou refaire certaines zones en quête de butin, avec cette fois des petits événements aléatoires qui viennent rythmer les pérégrinations. Le plus intéressant reste la chasse à la relique, soit des niveaux à accomplir en appliquant jusqu’à trois malus, mais avec la possibilité de gagner gros. Suffisamment gros pour permettre sans doute aux plus aguerris de tordre le jeu dans tous ses modes de difficulté, tirant pourtant très haut (Chaos 5). L’ennui final vient des parties en ligne qui ne permette aucunement de filtrer quoi que ce soit dans nos recherches ou pour permettre à des joueurs adaptés de rejoindre notre partie.
+
- Brutal, rythmé, plaisant à prendre en mains
- Framerate stable en toutes circonstances
- Visuellement agréable
- Adapté à la manette
- Jouable à quatre en local
-
- Plié en dix heures maximum
- Contenu trop limité pour prolonger le plaisir
- Bestiaire léger, environnements redondants
- Matchmaking mal fichu