Test : Warhammer : Vermintide 2 sur Xbox One
Puissance 4
Suite pratique sans véritable attachement scénaristique, Vermintide 2 accueille vétérans et néophytes avec la même bonhommie. Dans l’idée, rien n’a changé et il s’agit toujours de rallier A à B en survivant aux infâmies rencontrées en chemin. Impossible à réaliser en solo, la tâche propose donc à quatre joueurs d’allier leurs forces pour déjouer les plans d’une IA qui se charge de pimenter les parties en changeant la composition des ennemis rencontrés, en ajoutant ici un boss, là un temps mort bienvenu, et ainsi de suite. Jouée plusieurs fois de suite, chacune des douze cartes (+ un boss final) offre un challenge sensiblement différent à chaque essai : de quoi rafraîchir l’expérience, tout en maintenant n’importe quel groupe sur ses gardes. Connue de tous et toutes, la recette est celle de Left 4 Dead, référence d’autrefois qui trouve ici un canevas autrement plus moderne.
Pas des plus charismatiques, le casting de Vermintide 2 se limite à cinq personnages, ces derniers disposant de trois voies distinctes pour lesquelles le choix de cinq traits – un débloqué tous les cinq niveaux – autorise une spécialisation plus qu’intéressante. S’ils se ressemblent un peu tous en début de carrière, nos héros prennent rapidement des chemins qui leur sont très personnels, et qui peuvent bien évidemment être modifiés avant le départ en vadrouille, histoire d’accommoder les besoins et envies de chacun. Après maintes heures passées à équarrir Skavens et autres apparitions trollesques, on débloque donc de quoi transformer son nain spécialiste du combat à distance, évasif et fournisseur officiel de munitions pour tout le groupe, en assassin capable de bondir sur ses cibles et ainsi de réduire la menace représentée par certaines patrouilles d’élite. Plus ou moins risquées, et donc réservées à des joueurs expérimentés et bons communicants, certaines configurations sont à même de transformer totalement l’expérience et le style de jeu d’un groupe. Ceux qui cherchent constamment à maximiser leur stuff par rapport à leur classe mais aussi aux copains en présence seront ravis.
Dans l’ensemble extrêmement réussis, les niveaux font dans le linéaire très bien camouflé, avec d’un côté des architectures chiadées qui laissent deviner un univers immense, et de l’autre des boyaux plus atmosphériques toujours bien construits. On fait mine de s’y perdre durant les premières parties, puis l’assurance vient et avec elle, le frisson d’un rapport de force qui fait mine de s’inverser. De mieux en mieux équipée, votre bande organisée prend petit à petit le dessus sur un maître de jeu qui déchaîne les enfers sans parvenir à ses fins. Bien que l’adaptation à la manette fasse forcément perdre en réactivité et précision, on commence à prendre ses marques et maîtriser la foule en jouant du bouclard, en donnant des coups d’épaule et en permettant à ceux qui font les plus lourds dégâts d’œuvrer sans craindre pour leur vie. En apparence un peu bourrin mais blindé de subtilités qu’il ne prend pas forcément la peine d’expliciter, Vermintide 2 force littéralement – c’est-à-dire, en vous envoyant des hordes à la tronche jusqu’à ce que vous parveniez à les repousser sans clamser – à trouver une synergie de groupe totalement jouissive.
«devant le plaisir ressenti à tabasser, sniper, enflammer et parfois semer des vagues de saloperies velues et/ou pleines de dents prend facilement le dessus»
Une fois rodée, l’équipée sauvage peut faire grimper le niveau de difficulté d’un cran : ressemblant plus ou moins au système de Destiny, celui de Vermintide 2 prend la forme d’un niveau de puissance que chacun fait grimper en s’équipant progressivement d’armes et accessoires de meilleur niveau. Un +2 par ici, un +7 par là et un gros +15 qui tombe sur un objet légendaire, et c’est le niveau global de votre personnage qui s’élève majestueusement. En lançant une partie au degré de difficulté suivant, le rapport de force rebascule illico et tout le monde réapprend l’humilité. Les streums de base baffent jusqu’au sang, les spéciaux (assassins, empoisonneurs, kidnappeurs…) se font plus élusifs encore, et les (semi) boss quintuplent de PV et d’agressivité. Délicieusement prenant, Vermintide 2 encourage alors au grind court mais intensif. Gratter des points d’XP en s’esquintant la santé sur un niveau de difficulté un poil trop élevé ou faire un pas en arrière et arpenter des sentiers plus connus en se donnant quelques handicaps ? Toutes les méthodes sont bonnes, mais on valide la deuxième : la connaissance des cartes permet de trouver des tomes et grimoires qui encombrent et tapent dans la barre de vie, mais multiplient les gains en fin de mission.
En réussissant cette dernière et à chaque montée en niveau, le jeu octroie en effet des lootboxes qui, du moins jusqu’à un niveau avancé, garantissent une amélioration de votre équipement. Une nouvelle arme, un bouclier, des boucles d’oreilles ou un slip en titane protégeant contre les dégâts du froid sont donc susceptibles de tomber à chaque ouverture de caisse. Le système peut frustrer, car il peut signifier le remplacement de votre super masse d’arme qui balaie à 180° par une dague autrement plus puissante mais dont les dégâts sont ultra localisés. Vous n’êtes évidemment pas obligé d’équiper la trouvaille et un système de craft permet éventuellement de mieux orienter les choses, mais l’impossibilité globale de maîtriser son évolution « stylistique » peut frustrer un temps. Ceci étant, devant le plaisir ressenti à tabasser, sniper, enflammer et parfois semer des vagues de saloperies velues et/ou pleines de dents prend facilement le dessus. L’équilibrage global paraît plutôt bon, même si certains builds pétés (ou réservés aux plus skillés) peuvent tout à fait occasionner de vilains wipes.
Terminons par une technique qui, inévitablement, perd en qualité et en fluidité en passant du PC à la Xbox. Bourré de tearing sur One, le jeu arrive à se tenir sur One X mais ne propose aucune customisation de l’expérience. Esthétiquement très (très) plaisant, Vermintide 2 a très largement perdu en effets chatoyants et autres particules fines, mais reste plutôt joli, et assez lisible une fois l’œil habitué à décrypter le capharnaüm ambiant. On regrette des chargements parfois longuets et une interface un peu chargée, tout comme le manque de fonctions de communication hors chat vocal. Un ping permettant de marquer un ennemi ou objet, c’est peu. Le jeu invite et impose de toute façon le chat vocal, mais quelques options pour les grands timides ou pour celles et ceux qui ne veulent pas réveiller leur conjoint.e n’eurent pas été de trop.
+
- Coop’ vs IA, le pied
- Bonne durée de vie
- Combats réussis
- Esthétique remarquable
- Game Pass, pas cher
-
- Chiche en explications, au début
- Ergonomie parfois perfectible
- Portage convenable, sans plus
- Il faut des amis pour y jouer