News

07.07.2018 à 12h28 par - Rédacteur |Source : La Rédaction

Edito : Depuis le Sud, la pensée d’XM vole vers l’Est

Impossiburu ? しかし...

Dans quelques jours sortira sur Xbox One un jeu d’aventures, un RPG nommé Shining Resonance Refrain. Certains d’entre vous le savent déjà. D’autres, la majorité certainement, n’ira probablement pas regarder de quoi il s’agit après avoir lu ces quelques lignes. Sorti initialement sur Playstation 3, Shining Resonance Refrain ne sera pas le grand JRPG de cette génération de consoles, peut-être même pas celui qui marquera l’année 2018. Mais dites-moi, à y réfléchir comme ça : depuis quand n’a-t-on pas joué à un JRPG sur Xbox One ? Si l’on met de côté Ys Origin, très bon certes mais tout de même bien âgé (et par ailleurs assez particulier pour son aspect Dungeon RPG), il faut peut-être remonter à 2016 et la sortie de Final Fantasy XV. La venue de Shining Resonance Refrain a alors presque quelque chose d’extraordinaire si l’on regarde de plus près l’historique des sorties Xbox One, pour s’apercevoir que les jeux du genre se comptent sur les doigts de la main de quelqu’un qui aurait contrarié la mafia.

Tout ça c’est très bien, me direz-vous avec l’empathie d’une standardiste d’un SAV, mais en quoi est-ce pertinent ? La sortie de Shining Resonance Refrain ne changera pas le destin de la Xbox One, à plus forte raison au Japon où la semaine dernière se sont écoulées moins de 500 Xbox One (tous types confondus) contre un peu plus de 50 000 Switch selon l’institut Media Create. Mais le titre de SEGA est un indicateur, un marqueur qui confirme à son échelle que les choses sont peut-être en train de bouger dans les rapports entre Microsoft et l’industrie du jeu vidéo au pays du soleil levant. En octobre, ce même SEGA portera sur Xbox One un certain Valkyria Chronicles 4 : oubliez la plaisanterie pas très drôle nommée Valkyria Revolution, celui qui s’apprête à sortir sur One est l’épisode qui va nous permettre de comprendre pourquoi la licence Valkyria Chronicles jouit d’une telle sympathie de la part des joueurs Playstation. Le Tactical RPG de SEGA fera donc sa première véritable entrée sur une machine Xbox, à l’heure où l’on joue enfin à un certain Nier Automata. Il y a plusieurs mois de cela, n’importe quel joueur suivant l’actualité à l’Est ne se serait pas forcément risqué à parier un Zeni là-dessus.

Mais, me direz-vous avec le ton inquisiteur d’un professeur nippon, Phil Spencer avait parlé de son voyage au Japon. Il avait évoqué sa tentative de rapprochement entre ces deux mondes qui semblent parfois tellement incompatibles. C’est juste et s’il est un tant soit peu responsable de ce retour progressif des jeux japonais sur Xbox, alors M.Spencer a toute ma gratitude. Mais on peut aussi imaginer que dans le contexte des ventes hardware (hors Japon) assez exceptionnel qui voit certes les autres dominer mais dans lequel Microsoft ne perd pas forcément (les ventes aux Etats-Unis sont loin de celles d’un looser), les acteurs du jeu vidéo qui eurent un temps boudé la Xbox One reviennent peu à peu sur leur position. Monster Hunter est assurément la sortie majeure du premier semestre 2018 sur Xbox One et devrait ouvrir la voie à d’autres choses que l’on espère aussi ambitieuses. Sekiro : Shadow Die Twice sera peut-être de ceux-là, de ceux qui font dire que même si l’on n’est pas forcément un grand amateur de jeux japonais, ils ont parfois cette capacité de s’inscrire dans le temps et de marquer durablement la vie d’une console.

Mais il y a aussi ces petits indicateurs qui ont leur importance : NIS America, très actif sur les machines Sony et Nintendo, qui n’avait jusqu’ici jamais édité le moindre jeu sur Xbox One (du reste leur site n’en mentionne aucun) a annoncé ce mois-ci la venue en 2019 de RPG Maker MV sur Xbox One. Ce n’est certainement pas une révolution ou ce qui fera exploser les ventes de consoles au Japon (les jeux japonais n’y sortent d’ailleurs pas en versions Xbox One pour la plupart) mais pour l’heure, ça fait la rue Michel. Si l’on resserre encore un peu la vue, on peut aussi voir que devrait arriver enfin en 2018 Natsuki Chronicle, un shoot’em up… Exclusif à la Xbox One. Oui, les shmups Xbox 360 only furent légion mais les choses ont ensuite basculé du côté du PC principalement depuis l’avènement de la Xbox One. C’est donc en soi un petit événement.

Tout cela n’est peut-être que conjoncturel, me direz-vous avec le dédain d’une mère d’adolescent qui a lâché prise. Peut-être que les choses n’iront pas plus loin et que la prochaine Xbox sera tout autant délaissée par le jeu japonais et le JRPG plus généralement. Mais pour l’heure, on va essayer de voir le verre à moitié plein et se réjouir de ce petit regain de forme qui nous permet enfin d’expérimenter Nier Automata sans passer par la case PS4, en attendant évidemment le mois prochain, le 21 août exactement, la sortie de Shenmue I&II sur Xbox One. Reste qu’une piste encore assez peu exploitée pourrait rééquilibrer les rapports de force entre constructeurs sur la question du jeu japonais : c’est la rétrocompatibilité. Il y a tout un catalogue de titres plus ou moins marquants qui ne demandent qu’à être jouables sur Xbox One : de Resonance of Fate à Final Fantasy XIII en passant par The Last Remnant, il y a de quoi faire pour compenser (en partie) le manque de jeux du genre sur Xbox One.

Aussi sombre que fut la nuit, le soleil finit toujours par se lever à l’Est. Espérons juste que les nuages continuent de se dissiper comme cela semble être le cas cette année.

Planning

+