Dossier

28.06.2019 à 13h59 par - Rédacteur

La rétrocompatibilité, c’est terminé ! Hommage à tous les jeux auxquels vous ne jouerez pas sur Xbox One

Le mur des oubliés

Avec l’E3 2019 est survenue une chose à laquelle on ne s’attendait pas forcément : il n’y aura plus de nouveaux ajouts au catalogue des jeux Xbox 360 et Xbox Originale rétrocompatibles. Le baroud d’honneur était plutôt glorieux, avec pas moins de 23 titres de qualité sur les deux machines. On a même eu droit à un petit cadeau venu de nulle part nommé Too Human. Ainsi, après avoir porté plus de 700 titres de la génération précédente sur Xbox One et une poignée de jeux de la première née des Xbox, l’équipe en charge de la rétrocompatibilité va désormais s’employer à faire tourner tout cela sur Xbox Scarlett, la next-gen de Microsoft. Si l’on apprécie l’implication de la maison pour son avenir, il ressort de ce changement un certain goût d’inachevé, la sensation que Microsoft pouvait et devait aller plus loin avec la rétrocompatibilité sur Xbox One. On a alors eu envie de rendre un dernier hommage à tous ces jeux qui auraient largement mérité d’être découverts ou redécouverts sur Xbox One.

Xbox Originale : Petit, costaud… Mais vraiment petit en fait

Si la rétrocompatibilité Xbox 360 nous a apporté une certaine satisfaction, le constat est beaucoup moins gai du côté de la Xbox Originale. Annoncée en grande pompe le 12 juin 2017 lors de l’E3, l’arrivée des premiers jeux estampillés Xbox sur la dernière-née de la famille avait suscité beaucoup d’attentes et d’espoirs. Il faut dire que pour ceux qui l’ont connue, la Xbox est et restera une machine unique. Singulière par sa puissance qui lui permettait de surclasser sans aucun mal la concurrence, révolutionnaire pour avoir porté le jeu en ligne sur consoles à un stade supérieur, après que SEGA a débroussaillé le chemin avec sa Dreamcast. Parlant de la firme au hérisson bleu, la Xbox est aussi, quelque part dans le cœur des fans désabusés par la fin d’une histoire, un lieu de réconfort.

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Et puis la Xbox première du nom, c’est surtout des jeux. Pas des tonnes au regard de l’immensité du catalogue de la Playstation 2, mais une sélection de titres qui n’avaient parfois aucune équivalence. Des jeux devenus pour certains absolument cultes. Alors, quand Saint Phil Spencer annonce la réunion de la Trinité sur une seule et même machine, avec en plus les apports de la Xbox One X pour rendre tout cela agréable à regarder, l’excitation est grande. Et elle est à ce moment-là comblée par une première salve de jeux très bien calibrée. Mais à la suite de cela, les ajouts se font déjà rares, voire inexistants. Ils surviennent par petites vagues, jusqu’à l’annonce que cette rétrocompatibilité qui n’a jamais vraiment commencé est déjà terminée. Ok, on a alors droit à tout le Splinter Cell possible et imaginable (et puis pas mal amélioré !) mais ça s’arrête là, après seulement 35 ajouts au catalogue. 35 ! C’est faible, c’est d’une faiblesse qui peine à masquer que l’opération relevait plus du quignon de pain jeté en pâture aux affamés que nous sommes, que de la véritable ambition de faire dès à présent de la Xbox One la console de toutes les Xbox. Souhaitons que la Scarlett, quoi que deviendra son nom définitif, parvienne à combler ce manque d’ambition.

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Parce que je veux croire que nous sommes encore nombreux à attendre de pied ferme certains titres Xbox. Soit parce que l’on en garde un superbe souvenir, soit parce que l’on n’a justement jamais eu l’occasion de s’y essayer et que cette rétrocompatibilité en portait la promesse. Prenons par exemple les deux Otogi de From Software. Il y avait matière à surfer les doigts dans le nez ! Depuis Dark Souls, le développeur japonais est devenu un symbole de savoir-faire, un artisan de l’art de transformer la chasse aux démons en un subtil mélange de violence et de poésie. Cette maîtrise à toute épreuve, elle s’exprimait déjà sur Xbox dans Otogi : Myth of Demons et Otogi 2 : Immortal Warriors. Deux jeux d’actions qui avaient capturé avec justesse l’essence de la mythologie japonaise, pour délivrer deux expériences mémorables. Imparfaites, comme tout bon From Software, mais inoubliables. Il suffit de faire un tour du côté de la plupart des tops en relation avec les attentes des joueurs pour trouver Otogi un peu partout.

La rétrocompatibilité est indissociable de l’affect, du rapport des joueurs avec un souvenir du passé. Une relique qui même si elle n’a pas le quart de ce qu’il faut pour apparaître belle aux yeux des joueurs d’aujourd’hui, compense par l’atout nostalgie. Il y a fort à parier que de nombreux joueurs auraient aimé jouer à Buffy contre les Vampires ou dans un registre tout autre, Need for Speed Underground 2. Oui on reparle de Need for Speed, d’un « NFS » qui n’a plus tellement une belle gueule mais qui demeure un immense classique de l’époque Fast and Furious, des néons qui dégueulent et d’un Snoop Dog capable de rendre audible une reprise de Riders on the Storm des Doors. Et puisque l’on parle voitures, comment rester impassible devant l’absence de Rallysport Challenge 1 et 2 et bien entendu du tout premier Forza Motorsport, un titre qui en a encore sous le capot et dont je suis convaincu que nombre de joueurs auraient aimé découvrir, ne serait-ce que pour leur culture. La plupart des jeux Xbox rétrocompatibles ayant été proposés à 10€, voire intégrés au Xbox Game Pass, il y avait matière à compléter une belle collection des exclusivités Xbox.

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On aurait alors sans doute ajouté à cette collection la licence qui est probablement l’icone d’une occasion manquée de renouer avec la tradition Xbox : Kingdom Under Fire. Disparu des écrans radars après deux épisodes sur Xbox (The Crusaders et Heroes), un spin-off de type beat’em all/hack’n’slash sur Xbox 360 (Circle of Doom) et un second épisode canonique que l’on attend depuis 2009, Kingdom Under Fire est le jeu le plus à part dans la catégorie des jeux à part. Savant mélange de STR, beat’em all de masse et RPG, « KUF » avait déployé en son temps une expérience comme jamais plus on n’en trouva. Terriblement difficile, terriblement addictif, le jeu de BlueSide/Phantagram avait divisé à sa sortie : je me souviens encore d’avoir tourné et retourné mon Consoles+ dans plusieurs sens pour être sûr que je venais bien de lire « 9/20 ». Si vous avez la moindre occasion de tester Kingdom Under Fire sur Xbox, lancez-vous. Son univers, ses personnages, et sa bande-son à base de métal coréen en font quelque chose d’unique en son genre.

On pourrait parler des heures des jeux Xbox qui l’on attendait sur Xbox One. De Metal Gear Solid 2 : Substance à Return to Castle Wolfenstein, en passant par l’indémodable Jet Set Radio Future, il y avait vraiment de quoi faire. Mais l’autre gros (gros) manque de la petite sélection de jeux rétrocompatibles, c’est Gun Valkyrie. Le shooter de SEGA est devenu un jeu culte de la Xbox, parce qu’il représente probablement une vision du jeu japonais tel qu’il était il y a 15-20 ans et comme on le croise très peu aujourd’hui. La maîtrise d’une forme d’action, et d’une direction artistique témoins d’une époque révolue. Comme Kingdom Under Fire, on aime ou on n’aime pas Gun Valkyrie mais à notre sens, il se devait de figurer dans une liste où l’on retrouve tout de même des jeux qui n’ont (alors vraiment) plus trop d’intérêt comme Mx Unleashed (et dieu sait que j’aime les jeux de motocross).

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En vrac, voici ce que l’on aurait aimé voir aussi :

  • Capcom vs SNK 2 EO : le jeu de baston de Capcom n’a pas pris une ride, est encore largement joué et constitue le crossover le plus apprécié de tous (personnellement, ma préférence va a SVC Chaos, mais nous sommes rares dans ce cas).
  • Fahrenheit : encore plus imparfait que tous les autres Quantic Dreams, Fahrenheit demeure néanmoins un jeu intriguant, une bouteille à la mer signée David Cage qui mérite que l’on s’y intéresse un peu.
  • Project Zero 1 et 2 : un genre de survival japonisant absent des consoles Xbox depuis ces deux épisodes. Une vision de l’horreur trop peu présente sur Xbox One pour l’on puisse décemment faire l’impasse.
  • Kung Fu Chaos : parce que c’est fun, encore aujourd’hui !

On pourrait citer aussi Legacy of Kain : Blood Omen 2, Spartan Total Warrior, Deamfall : The Longest Journey, Dead or Alive 3 & Ultimate, Project Gotham Racing 1 et 2, Burnout 3 : Takedown, Rainbow Six 3, Silent Hill 4, Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth… Bref, tous ces jeux, plus ou moins marquants, qui ont fait l’histoire d’une console qui méritait franchement un meilleur traitement pour sa rétrocompatibilité sur Xbox One.

Xbox Scarlett, tu sais ce qu’il te reste à faire !

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