Test : Dragon Quest Builders 2 sur Xbox One
De briques et de blocs
Malroth, le Seigneur du Mal a été défait. Voilà comment se terminait Dragon Quest 2, un titre sorti en 1987 sur NES au Japon et quelques années plus tard en Amérique du Nord. Les Européens n’ont pas eu la chance de goûter à cet épisode mais se retrouvent aujourd’hui face à sa suite directe avec Dragon Quest Builders 2. Alors que le héros a vaincu un adversaire de taille, les monstres se regroupent pour former une coalition nommée les Héritiers du Kaos et continuent de semer la terreur sur le monde. Victime collatérale, vous êtes condamné à réaliser les tâches ingrates à bord d’un navire battant pavillon ennemi. Une position délicate d’autant que Dragon Quest Builders 2 vous met dans la peau d’un bâtisseur, aux capacités combatives bien faiblardes. Un état de fait compensé par des compétences de constructions qui vont permettre de remettre à neuf un monde en bien piteux état.
Après quelques actions à réaliser sous forme d’un tutoriel simple et efficace, vous voilà livré à vous-même sur une île pas vraiment accueillante. Dragon Quest Builders 2 vous offre la possibilité de créer un personnage de façon très succincte par le biais d’un outil qui aurait peut-être mérité un peu plus de profondeur. A l’image du reste de la série, le chara-design est inspiré du travail d’Akira Toriyama, et est donc très réussi en offrant un côté mignon à l’ensemble, ce qui sied très bien à l’univers et au principe du jeu. Car contrairement à Dragon Quest, ce spin-off nous propose une approche façon action-RPG, assez loin du tour par tour des épisodes canoniques et forcément plus accessible. Le tout couplé à la nécessité d’acquérir de nombreuses ressources pour fabriquer des éléments indispensables, ou non, pour avancer dans l’aventure.
Un principe qui rappelle évidemment Minecraft, d’autant que la récolte des ressources se déroule à peu près de la même manière, c’est à dire en frappant des arbres, de la roche, des ennemis, et à peu près tout ce qui a le malheur de passer sous la tête du marteau de bâtisseur. Disposant d’un véritable scénario, l’accumulation des ressources se fait toutefois plus rapidement que dans le jeu de Mojang et le joueur est régulièrement guidé dans ses actions à réaliser. Cela n’enlève en rien le plaisir de l’exploration, dans des zones ni trop grandes, ni trop petites avec à chaque fois une panoplie limitée de ce qu’il est réellement possible de faire au sein du jeu. Chaque zone demande une bonne dizaine d’heures pour être remise sur pied, avec à chaque fois une particularité bien précise comme la mine d’Ocharbhon qui rappelle Minecraft avec ses métaux et ses chariots en bois, ou comme Verchamps qui se spécialise dans l’agriculture à la manière d’un Harvest Moon.
Les demandes des habitants de chaque village sont nombreuses et s’enchaînent de manière scénarisée pour la grande majorité. De quoi offrir de nombreuses heures de jeu, tout en guidant le joueur dans sa quête qui se révèle être une véritable aventure plutôt qu’une promenade totalement libre. Pour accéder au jeu libre il faut d’ailleurs s’acquitter des dizaines d’heures nécessaires pour terrasser le boss de fin. Avant cela il faut apprendre à construire des salles pour faire grimper la satisfaction des villageois ce qui débloque de nouvelles recettes de construction, qui permettent à leur tour de rendre les villageois un peu plus heureux encore. Le joueur est constamment sollicité pour améliorer son savoir-faire, et cela de façon très intelligente et jamais frustrante. Seules quelques phases de combat peuvent s’avérer assez rébarbatives, notamment durant le dernier tiers du jeu, quand la puissance des ennemis devient réellement plus importante que celle de notre bâtisseur et que la bataille se transforme finalement en longue lutte face à une armée de sacs à PV.
Malgré tout, les développeurs ont bien pris soin d’apporter une bonne dose d’accessibilité, et cela malgré quelques mécaniques qui s’avèrent assez lourde dans d’autres titres. On pense en premier lieu à la gestion de la faim, présente mais peu contraignante ici puisqu’il est possible de cultiver assez simplement des légumes à manger sur le pouce, ou de préparer des recettes plus complexe qui vont remplir davantage la barre de satiété. On le disait plus haut, la récolte des ressources est simple et agréable avec des moyens qui permettent de déblayer de larges zones en peu de temps. Les habitants ne sont jamais avares pour aider notre personnage principal dans ses tâches les plus laborieuses comme la construction d’édifices parfois énormes. Mieux encore, en remplissant des missions de découverte de ressources sur les Ilots d’Exploration, il est possible de débloquer la capacité de posséder une infinité de matériaux de base comme du bois, du fer ou des cristaux magiques. De quoi diversifier un peu les mécaniques de jeu, tandis que la qualité de l’écriture, la relation entre les personnages et la présence d’un vrai scénario contribuent à passer un excellent moment. On regrette d’ailleurs que cette aventure ne puisse pas être joué en coopération.
+
- Tout l'univers de Dragon Quest
- Mélange des genres réussi
- Grosse durée de vie
- Beaucoup d'humour
- Accessible pour tous les âges
-
- Personnalisation de l'avatar limitée
- Pas de coop pour le mode Histoire
- Quelques batailles usantes