Test : Samurai Warriors 5 sur Xbox One
L’épisode de l’unification ?
Si la distribution de coups de lattes le long des champs de bataille de la Chine des Trois Royaumes en est déjà rendu à son neuvième épisode, son pendant japonisant aime plutôt prendre son temps. Moins iconique que Dynasty Warriors mais tout autant populaire auprès des fans du genre, Samurai Warriors marque donc en cette année 2021 un retour que l’on attendait depuis un bon moment maintenant. On pourrait dès lors imaginer que Koei-Tecmo et le développeur Omega Force ont profité du calendrier relativement léger du côté des consoles de nouvelle génération pour propulser Samurai Warriors 5 sur le devant de la scène, mais il n’en est rien. Le beat’em all est certes jouable sur Xbox Series X|S comme tout bon jeu Xbox One mais ne bénéficie aucunement d’optimisation dédiée. Dommage, il faudra vraisemblablement attendre Dynasty Warriors 9 : Empires pour cela. Il n’empêche que cette sortie estampillée Xbox One de Samurai Warriors 5 arrive avec tout ce que l’on attend d’elle en théorie : des batailles XXL, des personnages hauts en couleurs, une nouvelle relecture de l’histoire japonaise du XVIème siècle rythmée par des riffs de guitare électrique portés à saturation.
On a souvent l’habitude de railler Dynasty Warriors et assimilés pour leur manque de renouvellement depuis vingt ans maintenant. Samurai Warriors 5 échappe difficilement à la règle sur certains aspects, comme nous allons le voir un peu plus bas. Mais il tente toutefois quelques choses plus ou moins intéressantes, sur sa forme notamment. Le mode Musô, ou autrement dit le mode histoire, prend le parti pour Samurai Warrios 5 de se focaliser sur les inévitables Nobunaga Oda et Mitsuhide Akechi. Ils étaient déjà forcément centraux par le passé car ils ont un lien indissociable avec l’histoire du pays à cette époque ; mais cette fois, c’est la narration dans son ensemble qui gravite autour de leurs périples respectifs. On débute ainsi avec de nombreuses missions suivant l’évolution de Nobunaga Oda puis à un certain point on peut se lancer sur la trame dédiée à Mitsuhide Akechi. On dispose ainsi d’un point de vue différent sur des mêmes événements. Tout cela est comme toujours assez léger, très romancé, mais on apprécie de retrouver certaines grandes batailles et en particulier ici une véritable évolution des principaux acteurs. En choisissant de baser sa narration sur des figures plutôt que sur la trame guerrière habituelle, Omega Force nous permet d’apprécier différemment une histoire qu’il nous a certes déjà conté.
Le mode de narration, très centré sur le duo Oda-Akechi, ne met toutefois pas de côté toutes les autres figures de l’époque. On est ainsi amené à jouer avec Ieyasu Tokugawa, Tadakatsu Honda, No, Oichi ou encore Hanzo Hattori. Au total, c’est une quarantaine de personnages que l’on peut incarner durant l’histoire ou en mode libre (certaines missions secondaires mettent par ailleurs en avant certains combattants). C’est un peu moins que pour Samurai Warriors 4, loin de ce que propose Dynasty Warriors en général et à des années-lumière d’un Warriors Orochi. A noter également qu’en choisissant de couvrir l’époque Oda-Akechi, Omega Force met logiquement de côté certains personnages iconiques de la saga comme Yukimura Sanada pour ne citer que lui. Le développeur a fait le choix d’une certaine cohérence entre personnages jouables et histoire racontée. Pour celles et ceux qui regrettent certaines absences, il faudra éventuellement jeter un œil du côté des futurs DLC, voire d’un hypothétique Samurai Warriors 5-2.
En s’appuyant sur un roster relativement contenu, Omega Force a pu se lancer dans un travail de modification qui fait assurément la singularité de ce Samurai Warriors 5 : sa direction artistique et plus particulièrement son character desgin. Nous avons pendant longtemps été habitués à des représentations des personnages, de Nobunaga Oda à No, plutôt figées. Ici, le développeur rentre dans le tas et donne à son casting une cure de rajeunissement couplée à un style manga/cartoon qui a de quoi cliver. Certains y verront des représentations -du reste pour ce qui est des traits- plus proches de la réalité compte tenu de l’âge qu’avaient les différents protagonistes au moment des événements en question. Il faut cependant un petit temps d’adaptation pour admettre que le jeune garçon trimbalant la coupe de Dora l’Exploratrice est Ieyasu Tokugawa, ou que Tadakatsu Honda a perdu 100kg de muscles. Si vous avez vu le film Dynasty Warriors (disponible sur Netflix pour les intéressés) on n’est pas loin avec Honda dans le jeu de la représentation que nous fait le long-métrage de Lu Bu. L’effet bulldozer a disparu. D’une manière générale Samurai Warriors 5 se veut très coloré, moins sérieux que Dynasty Warriors. Pas forcément désagréable mais on imagine que tout le monde n’adhère pas forcément à ce parti-pris.
Tout cela étant dit, on se souvient rapidement que c’est sur le champ de bataille que se vit Samurai Warriors 5, qu’importe l’allure du personnage. Porté par un framerate stable en toutes circonstances, proposant des environnements pas très différents des habituels mais qui pour le coup gagnent en douceur grâce à la nouvelle orientation artistique, Samurai Warriors 5 est un Musô qui dépote. On retrouve le genre de dynamisme présent dans l’excellent Warriors Orochi 4 : l’attaque standard est complétée par un flot d’attaques rapides permettant de couvrir rapidement des distances importantes. En bref on attaque un tas d’ennemis et on passe au suivant, puis à un autre, à un rythme effréné pour faire exploser le compteur de combos. Comme toujours on rencontre régulièrement des officiers contre lesquels il faut varier les attaques et ne pas hésiter à faire usage des attaques spéciales Musô, de l’activation du mode rage ou encore des quatre capacités spéciales personnalisables pour chaque personnage. On peut ainsi attribuer diverses compétences, allant de l’attaque spéciale au regain d’énergie Musô, en passant par le renforcement de la défense, de la vitesse ou de l’attaque. En complétant tout cela par le large choix d’arme qu’offre le jeu, on dispose avec Samurai Warriors 5 de quelque chose de très complet.
On vous conseille de bannir le mode facile et de vous cantonner au normal pour les personnages qui n’ont pas encore emmagasiné suffisamment d’expérience pour se révéler solides. Une fois que l’on a gonflé un peu les statistiques et débloqué une partie de l’arbre d’amélioration (permettant de disposer de nouveaux coups, d’une meilleure constitution ou encore d’une jauge Musô étendue), il vaut mieux passer le jeu en difficile pour vraiment apprécier les affrontements. Les occasions d’engranger de l’expérience sont nombreuses puisqu’en dehors du mode Musô déjà copieux, on dispose rapidement du mode Citadelle. Au travers de nombreuses petites missions de défense de la base, on a l’occasion de récupérer divers matériaux pour améliorer les installations disponibles (forge, écurie, dojo) et ainsi ouvrir à toujours plus d’optimisation du personnage, de ses armes et de son destrier. Choisir certains duos (comme Oda et No par exemple) permet d’augmenter le niveau d’affinité entre eux et débloque au bout d’un certain nombre de missions une scène bonus.
Sachant que la quasi-intégralité du jeu peut être joué à deux en local ou en ligne et que l’on ne cesse jamais ou presque d’engranger des armes, des compétences, des choses diverses et variées, le temps que l’on accorde à Samurai Warriors 5 dépend essentiellement de notre degré d’amusement face à une recette qui ne change pas fondamentalement des précédentes. C’est super dynamique, les missions déroulent leur fil à 200 à l’heure mais on imagine que tout le monde n’est pas sensible à la proposition Musô de la même façon. Les ennemis de base demeurent des pantins simplement là pour se faire taper dessus, la caméra part en vrille près des murs, l’impact des coups manque parfois un peu de peps selon les armes. Mais pour sa direction artistique rafraichie, pour la présence de sous-titres en français, pour son accessibilité globale et pour son côté robuste techniquement à défaut d’être beau (non, il ne l’est pas vraiment), Samurai Warriors 5 peut se placer tranquillement aujourd’hui aux côtés de Warriors Orochi 4 comme un Musô capable à la fois de satisfaire vétérans et nouveaux venus. Pas mal non ?
L’attaque Musô cachée : le test en vidéo de Samurai Warriors 5 par Creasy Buscemi
Comme nous le faisons à chaque fois que l’occasion se présente, nous vous proposons un second point de vue pour ce test. Testeur différent, format différent mais bien sûr vous le connaissez bien : Creasy Buscemi nous livre sans plus attendre son avis en vidéo sur ce Samurai Warriors 5.
+
- Baston à grande échelle d’un dynamisme rare
- Mode histoire bien structuré…
- … Et bien entouré par le mode Citadelle
- Jouable à deux en local et en ligne
- Beaucoup d’armes, d’améliorations, de chose à débloquer
- Framerate solide (jeu testé sur Xbox Series X)
- Sous-titrage en français, voix japonaises parfaites
- Un coup de frais côté direction artistique…
-
- … Mais tout le monde n’appréciera pas forcément
- Roster contenu
- Graphiquement sans éclat
- On imagine que vous le savez, mais c’est assez répétitif